La visite de trois jours qu'effectue depuis dimanche en Algérie, le Président de l'Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, prend une signification tout à fait particulière dans le contexte régional actuel marqué par l'Accord de sécurité signé le 24 novembre dernier entre l'entité sioniste et le Makhzen, qui vise l'Algérie et constitue en même temps une tentative d'aider Israël à sortir de son isolement provoqué par sa politique d'occupation coloniale et d'apartheid.L'accueil chaleureux et officiel à Mahmoud Abbas à son arrivée à Alger traduit la volonté de l'Algérie de manifester encore une fois tout son soutien à la résistance palestinienne. L'Algérie a montré sa disponibilité à assumer la responsabilité historique de replacer la Palestine au centre des préoccupations du monde arabe et de faire de la cause palestinienne le facteur de rassemblement des pays arabes qui n'ont pas été tentés par la course à la normalisation avec l'entité sioniste lancée par l'ex président américain Trump et poursuivi par son successeur. Cette responsabilité, l'Algérie l'assume également en Afrique pour barrer la voie à l'incursion d'Israël au sein de l'Union africaine, avec la complicité de Moussa Faki, le président de la Commission de l'UA. La politique expansionniste d'Israël est manifeste aussi bien dans le monde arabe que sur le continent africain, comme le traduit parfaitement sa présence au Maroc à travers l'accord de sécurité signé entre l'entité sioniste et le Makhzen. La détermination de l'Algérie à assumer cette responsabilité est confirmée par sa position sur la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe à travers la participation de ce pays au prochain Sommet arabe qui se tiendra à Alger en mars prochain. Le plan d'action du Gouvernement a précisé la politique de l'Algérie dans le monde arabe : «Au sein du monde arabe, l'Algérie oeuvrera, au cours des prochains mois, à la refondation de l'action arabe commune grâce à la réunion des conditions optimales pour la tenue et le succès du prochain Sommet arabe. Outre la consolidation des valeurs communes, ce Sommet devrait consacrer le caractère central de la cause palestinienne et la mise à jour de l'initiative arabe de paix de 2002 qui demeure une chance pour l'ensemble des pays de la région de vivre ensemble dans une paix globale assurant l'établissement de l'Etat national palestinien avec El Qods pour capitale ». La mise en oeuvre de la politique algérienne de soutien à la Palestine a été traduite dans l'intervention du Président Abdelmadjid Tebboune, en septembre dernier, lors d'une entrevue accordée dimanche soir à des responsables de médias nationaux, quand il a affirmé que la cause palestinienne «est sacrée pour le peuple algérien», déplorant, dans ce sens, «l'empressement pour la normalisation avec l'entité sioniste à laquelle nous ne prendrons jamais part». Le Président Tebboune soulignait que la question palestinienne «est la cause centrale du Proche- Orient». «Je ne pense pas qu'il y aura une solution dans cette région sans la résolution de cette question qui doit être par la proclamation d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec El Qods pour capitale», avait-il déclaré. Il avait réaffirmé que la défense de la question palestinienne ne sera pas abandonnée par l'Algérie «quelles que soient les circonstances ». Le 29 novembre, à l'occasion de la Journée internationale de soutien à la lutte du peuple palestinien, le Président Tebboune a appelé la communauté internationale à «assumer ses responsabilités historiques envers la violation par l'occupation sioniste de la légalité internationale et ses manoeuvres visant à imposer la politique du statu quo, à se soustraire de ses engagements et à priver d'effet les conventions en vue de saper le projet d'édification de l'Etat palestinien souverain». Il a également affirmé que la résolution de cette question passe par la proclamation d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec El Qods pour capitale. Le Président Abbas a été accueilli, à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene, par le Président Tebboune, ainsi que par les plus hauts responsables de l'Etat. Il s'agit en l'occurrence des présidents du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, de l'Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, et de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj, ainsi que du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, et du Général de corps d'Armée, Saïd Chanegriha, chef d'Etat-Major de l'Armée nationale populaire (ANP).