L'avocat français Gilles Devers a exprimé, lundi à Alger, sa «satisfaction» quant à l'état d'avancement de la plainte pour génocide contre l'entité sioniste déposée devant la Cour pénale internationale (CPI) par un collectif d'avocats issus de plusieurs pays, soulignant que jamais une action judiciaire en faveur de la Palestine n'a si bien marché devant cette institution judiciaire internationale.«Quand on a déposé plainte le 9 novembre, même avec beaucoup d'optimisme, on imaginait pas être autant avancés. Il n'y a jamais eu de dossier sur la Palestine qui a aussi bien avancé devant la CPI», a affirmé Gilles Devers lors d'une conférence de presse organisée par le Forum El Moudjahid. L'avocat au Barreau de Lyon a dit espérer que la plainte, déposée par le collectif d'avocats, dont il est l'initiateur, aboutisse à l'émission de mandats d'arrêt à l'encontre des responsables sionistes pour crime de génocide contre le peuple palestinien. «Pour ce qui est de l'enquête elle-même, il y avait trois objectifs, à savoir ouvrir les yeux du monde entier sur le fait que ce n'était pas un crime de plus mais une volonté de commettre un génocide contre les Palestiniens, ouvrir une enquête immédiate et l'émission de mandats d'arrêt contre les responsables sionistes», a-t-il souligné. Néanmoins, il a assuré que le plus important était «le retour de la Palestine dans le droit international». Il a rappelé, à ce titre, qu'un arrêt de la CPI a reconnu, le 5 février 2021, que la Palestine était considéré comme étant un Etat à part entière qui a une compétence souveraine sur la Cisjordanie, Ghaza et El Qods-Est. Cet arrêt «important» et la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) du 26 janvier 2024, ordonnant, entre autres, à l'entité sioniste d'empêcher tout acte de génocide contre les Palestiniens, ne comportaient pas les mots légitime-défense (de l'entité sioniste) ou terrorisme, a fait remarquer Me Devers, pour qui cette réalité constitue «une base pour construire». Concernant les preuves, l'avocat français a souligné que le Procureur de la CPI s'est déplacé dans des pays autour de la Palestine pour entendre des personnes ayant vécu l'agression sioniste, tandis qu'un travail matériel sur la documentation a été fait par les avocats à partir des administrations de l'ONU qui livrent tous les jours une masse de documentation sur le génocide sioniste. A cet égard, il a fait savoir que 1.500 pages ont été remises au bureau du procureur sur les différentes atrocités commises par l'entité sioniste à Ghaza, relevant que 450 références sur les établissements sanitaires et les ambulanciers ont été documentés, parmi lesquels figurent 180 attaques sur les hôpitaux, tandis que 150 agents de l'UNRWA ont été abattus et 450 personnes réfugiées dans ses locaux ont été tuées.