Ils sont chanceux les comédiens du Théâtre régional Ahmed-Benbouzid de Djelfa. Ils vont donner une représentation théâtrale russe chez les Russes. Ils viennent de relever le défi. Ils vont certainement être à la hauteur des expressions scéniques. Quoi de mieux que de s'attaquer à Tchékhov, alors qu'en son pays, peu de comédiens et metteurs en scène s'y aventurent. Ce n'est pas au besoin conjoncturel que la pièce « Un diplomate » a été montée. Cela remonte à bien plus loin qu'hier. C'était en 2020. Ce sont les mêmes comédiens et autres techniciens de l'époque qui l'animent aujourd'hui. La pièce de Tchékhov s'est réveillée en douceur sur les planches du Théâtre régional Ahmed-Benbouzid de Djelfa. Car les comédiens en Algérie en général, au Sud en particulier et à Djelfa ou à Laghouat plus précisément, les choses ne sont pas faciles à vivre. Mais meême si beaucoup reste à faire, il y a une certaine volonté de vouloir mieux faire. C'est un point très positif qui est à l'actif du théâtre de Djelfa. Le même metteur en scène, les mêmes comédiens et depuis l'annonce de l'échange, l'équipe s'est élargie. Le budget dégagé, tous ceux qui étaient intervenus pour améliorer soit la scénographie ou les décors ont été rémunérés. Il y a eu la prise en charge de la restauration et de certaines dépenses inhérentes à la réalisation de la pièce. Cette volonté de monter sur les hautes planches du Théâtre algérien a été résumée par Khellaf Abdennacer, directeur du Théâtre régional Ahmed-Benbouzid de Djelfa, je cite « lors d'un débat avec l'équipe théâtrale, c'est une équipe jeune qui vient au monde du théâtre. Je les ai informés avec franchise : l'influence de Tchekhov en ce voyage en Russie. Il laissera une certaine influence après votre retour au pays. A ce moment, il faut s'inscrire de nouveau de la reprise de la pratique théâtrale ». Il termine par un questionnement « est- ce qu'elle sera réalisée la prophétie d'occuper le haut du podium ? ». On l'espère. Lors du voyage de madame la ministre de la culture et des arts à la fédération de Russie, elle a signé avec son homologue russe plusieurs protocoles et conventions dont les échanges culturels. Au retour et sur son ordre, son cabinet avait lancé la prospection dans un appel à manifestation auprès de toutes les instances dépendant de son département, celles ou celui qui a des travaux de grands maîtres russes. Il s'est avéré que le Théâtre régional Ahmed-Benbouzid de Djelfa avait monté et abandonné une pièce théâtrale de Tchekhov. C'était en 2020, elle a brutalement été arrêtée. C'est ainsi que fut la reprise. Ils vont connaître la Russie. Aucun des comédiens ou machinistes ne connaît le Russe mais connaissent Tchekhov. Ils ont bien joué lors de la générale. Beaucoup n'ont rien compris à la pièce, les Russes la comprendront. Ils seront heureux d'apprendre que leur culture est appréciée en Algérie. Les éléments comédiens du Théâtre régional Ahmed Benbouzid géré d'une main de maître par Mr Khellaf Abdenasser directeur de production sont en train de faire les bouchées doubles pour essayer de parfaire leur production. Ils doivent se déplacer à Alger d'abord pour s'exprimer sur des planches qui ne leurs sont pas habituelles. Au Théâtre National Mahieddine-Bachtarzi, aujourd'hui, jeudi 16 mai à 17 heures 30 minutes selon certains et à 19 heures 30, selon d'autres. En tous les cas, la pièce sera produite sur ces planches. Pour que toute l'équipe s'envole vers Moscou le 17 et se produise durant cette présence de quatre jours au fameux institut des arts dramatiques. Ici on connait Antoine Pavlovitch Tchekhov : les encadreurs, les enseignants, les étudiants, les journalistes spécialisés et les hommes de culture qui fréquentent presqu'au quotidien ces hauts lieux des arts dramaturgiques, attendront d'un pied ferme ces Djelfaouis, venus d'une Afrique du Nord. Parmi eux, il y a et c'est une certitude ceux qui n'arrivent pas à comprendre ou maîtriser les travaux du médecin qui est né et mort avant la révolution bolchévique. Certainement comme la haute classe d'alors dont il faisait partie était très attachée à la France. D'où il s'est mis à écrire. Il était prolifique dans sa production littéraire, en termes de nombre d'ouvrages écrits bien que succinctement, parfois ce sont des récits courts et du vécu mais dans la majorité des cas écrits de manières et sous formes de scènes théâtrales. Généralement c'est lors des soirées mondaines avec les dames riches ou belles qu'il collecte ses histoires. Il prenait en dérision le vécu quotidien des riches. Bien qu'il soit issu de cette classe. Les femmes riches ou moins qui fréquentaient les mêmes cercles voulaient être pérennisées dans ses écrits et descriptions. En général chez ce dramaturge tout, la réflexion autant que les écrits, tourne autour de la femme. Dans chacun de ses écrits d'une manière ou d'une autre ou ce sont des déclarations ou d'un mea culpa ou d'une confidence: la femme y est. Donc cette pièce jouée le théâtre de Djelfa qui a traité deux pièces en même temps sur scène dont, Ouanouki Khaled, le metteur en scène, faisait apparaître et disparaître chacun des deux tableaux. Il devait selon l'enseignant du théâtre aquafortain créer un lien physique entre les deux scènes. Dans tous les états de causes les russes vont apprécier parce que même un peuple qui est en train de se constituer après plusieurs épreuves difficile a joué Tchekhov. En réalité, la pièce «Un diplomate» ne peut pas dépasser les vingt minutes au maximum. Avec l'autre tableau de «L'exagération» qui ne doit guère atteindre les 15 minutes. Le metteur en scène doit revoir le développement de cette œuvre. L'Algérianisation en langue usuelle de tous les jours. « Un diplomate » en fin de compte aura mieux à se faire prévaloir en Algérie en changeant de titre pour son acceptation du public local.