Face à la hausse vertigineuse des prix de la viande blanche, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a décidé, en coordination avec le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, le déstockage de quantités importantes de viandes blanches sur le marché national à des prix compétitifs. Selon un communiqué du ministère de l'Agriculture, cette décision intervient dans le cadre de la régulation du marché national et de la stabilité des prix des viandes blanches ainsi que de la lutte contre la spéculation et la hausse injustifiée des prix afin de préserver le pouvoir d'achat des citoyens. «Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a décidé, en coordination avec le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, de déstocker des quantités importantes de viandes blanches disponibles au niveau de la Société algérienne de régularisation des produits agricoles (Sarpa) et de l'Office national des aliments de bétail (Onab)», lit-on dans le communiqué. A cet effet, «les ministères de l'Agriculture et du Développement rural, et du Commerce et de la Promotion des exportations invitent les commerçants grossistes et les bouchers à se rapprocher de ces deux établissements sis aux quatre-chemins de Kouba, Gué de Constantine (Alger), ou des unités y relevant au niveau des wilayas afin de s'approvisionner en quantités nécessaires à des prix compétitifs», a ajouté la même source. Les professionnels du secteur ont attribué cette hausse à plusieurs facteurs. Tout d'abord, une demande en constante augmentation, notamment liée aux fêtes de mariage et à l'affluence touristique dans les régions côtières, exerce une pression considérable sur l'offre. Une réunion d'urgence a été tenue le mois de juin dernier sous la présidence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohammed Abdelhafid Hanif, afin de prendre des mesures radicales face à cette situation préoccupante. La réunion a rassemblé tous les acteurs du secteur dont l'Office national de l'alimentation animale (Onab), la Société algérienne de régulation des produits agricoles (Sarpa), la Société économique publique de réfrigération (Frigomedit), ainsi que les éleveurs affiliés à la Fédération nationale des éleveurs de volaille, eux-mêmes membres de l'Union nationale des agriculteurs algériens (Uupa). Parmi les décisions prises par le ministre lors de cette rencontre cruciale, le lancement d'une enquête par les services vétérinaires et l'accélération de la fourniture des intrants aux petits éleveurs. Il est question également de l'établissement des prix minimums stables sur le marché national pour les aliments commercialisés par l'Office national de l'alimentation animale, garantissant ainsi la prévisibilité des coûts tout au long de l'année, de même que la fixation du prix des poussins chair à 120 DA par unité. La vente restera libre, mais un suivi rigoureux des éleveurs et des coopératives d'élevage sera mis en place. Des discussions devraient être engagées avec les représentants de la Fédération nationale des éleveurs de volaille en vue de parvenir à un accord sectoriel. L'objectif est de définir un modèle d'organisation et de gestion optimal pour le secteur, visant à garantir la stabilité des prix sur le marché. Ces consultations impliquent l'ensemble des acteurs de l'industrie, des producteurs d'aliments aux coopératives et aux organismes institutionnels.