Alors que sa superficie représente près de 1/5 de la masse terrestre mondiale, l'Afrique présente une proportion assez faible de routes revêtues. Une situation qui bride depuis des années le potentiel économique du continent dans divers secteurs. Le bilan actuel du réseau routier africain montre de grandes disparités en termes de répartition des routes revêtues par région, révèle l'Africa Finance Corporation dans son rapport « State of Africas Infrastructure 2024 ». La majeure partie du réseau est concentrée dans les régions nordique et australe du continent, avec près de 40% du total des routes bitumées en Afrique du Sud et en Algérie. La faible densité routière est attribuée entre autres au sous-investissement dans la construction et la remise à niveau des tronçons, ainsi qu'au défaut d'entretien. Le réseau routier revêtu à travers le continent cumule environ 680 000 km de linéaire selon l'AFC, soit 6 fois moins qu'en Inde, pays à population de taille similaire, mais qui a une superficie 10 fois inférieure. L'Afrique occupe environ 20% de la masse terrestre mondiale, mais son réseau routier bitumé n'en représente qu'à peine 1,5%. L'Afrique subsaharienne présente la part la plus importante de réseau non bitumé et en mauvais état, avec une moyenne d'à peine 2,3 km revêtus pour 100 km2. En comparaison, l'Inde affiche une moyenne de 138 km de bitume pour 100 km2. Alors que le développement des transports ferroviaire et fluvio-lagunaire a pris du retard en Afrique, la route est devenue prépondérante dans les échanges commerciaux et la mobilité humaine, captant aujourd'hui 80% du trafic de marchandises et 90% du trafic de voyageurs sur le continent. Cette forte dépendance aux réseaux routiers pour satisfaire les besoins de déplacement traduit l'ampleur des défis..n