Outre les relations tendues entre l'Algérie et la France, le Président Abdelmadjid Tebboune, a évoqué nombre d'autres questions nationales et internationales d'actualité dans l'entretien accordé au quotidien français L'Opinion. A propos de la question palestinienne, la seule préoccupation de l'Algérie est l'instauration d'un Etat palestinien, a-t-il affirmé, assurant qu'Alger normalisera ses relations avec Israël «le jour même où il y aura un Etat palestinien». «Mes prédécesseurs, les Présidents Chadli et Bouteflika, que Dieu ait leurs âmes, avaient déjà expliqué qu'ils n'avaient aucun problème avec Israël», a rappelé le président de la République dans un entretien accordé au journal français L'Opinion. Concernant le Sahara occidental, le Président Tebboune a mis l'accent sur certains faits : le conflit au Sahara occidental est une question de décolonisation ; «La Cour internationale de Justice a dit qu'il n'y avait aucun lien de tutelle entre le Sahara occidental et le Maroc, la justice européenne «reconnaît progressivement les droits des Sahraouis». A propos des rapports avec le Maroc, également des faits : «Le Maroc a été le premier à vouloir porter atteinte à l'intégrité de l'Algérie avec son agression en 1963, neuf mois après l'indépendance, une agression qui a fait 850 martyrs» ; Ce pays a toujours eu des «visées expansionnistes» ; les autorités marocaines qui ont imposé le visa aux ressortissants algériens en 1994 après les attentats de Marrakech». Il explique pourquoi «nous leur avons récemment interdit le survol de notre espace aérien» : ils réalisent des exercices militaires conjoints avec l'armée israélienne à notre frontière. Pour l'Algérie, «le peuple marocain est un peuple frère pour lequel nous ne souhaitons que le meilleur», a-t-il conclu sur ce point. S'agissant de la situation au Sahel, le président de la République a déploré le fait que «les Etats du Sahel, comme beaucoup d'autres pays africains, (n'aient) pas réussi à construire des institutions solides et plus résilientes». Il a assuré que «l'Algérie ne cherche pas à administrer le Mali que nous considérons comme un pays frère pour lequel notre main sera toujours tendue». Concernant la position de l'Algérie vis-à-vis du conflit opposant la Russie à l'Ukraine, le Président Tebboune a relevé «le double standard» adopté par certains pays : «Il faudrait condamner l'intervention en Ukraine, mais pas l'annexion du Golan ou du Sahara occidental». Au plan interne, le Président Tebboune a affirmé ne pas avoir l'intention de s'éterniser au pouvoir au terme de son second mandat et qu'il respectera la Constitution. Il a rappelé que «nous sommes passés par des phases difficiles -la décennie noire, la fin du mandat du Président Bouteflika suivie du Hirak-, qui auraient pu détruire le pays».