Le tribunal criminel de la Cour de Tizi Ouzou a condamné jeudi dernier A. Yazid à vingt années de réclusion criminelle pour «fabrication artisanale d'engins explosifs et d'armes à feu sans autorisation». Selon l'arrêt de renvoi de la Chambre d'accusation près la Cour de Tizi Ouzou, les faits de cette affaire remontent au 23 décembre 2007. Ce jour-là, les éléments de la Brigade mobile de la police judiciaire (Bmpj) relevant de la sûreté de daïra des Ouadhias, agissant sur renseignements, ont déjoué un attentat kamikaze à la bombe projeté dans un bus de transport de voyageurs au niveau de la gare routière de ladite localité. Quatre autres personnes, à savoir, Z. Boualem, R. Djamel, M. Mohammed et A. Massinissa, étaient poursuivies dans cette affaire pour «complicité», selon toujours le document de la Chambre d'accusation près la Cour de justice de Tizi Ouzou. Trois d'entre ces mis en cause ont comparu alors qu'ils étaient en détention alors le quatrième, à savoir, A. Massinissa, était en fuite. L'accusé principal, A. Yazid, âgé de 35 ans, a été interpellé en possession d'un engin explosif, une bombe artisanale alors qu'il s'apprêtait «à se faire exploser». Il a été arrêté par les éléments de la Bmpj de la sûreté de daïra de Ouadhias, selon toujours le même document. Sitôt maîtrisé, les éléments de la Bmpj de ladite localité, ont fait appel à leurs collègues de la brigade spéciale spécialisés dans le désamorçage des engins explosifs. Au cours de son interrogatoire, le principal accusé, A. Yazid, a laissé entendre qu'il avait agi seul et qu'il avait fabriqué l'engin explosif, suivant un procédé découvert sur le Net, «afin de mettre fin à ses jours». Pour ce qui est de l'arme à feu retrouvée en sa possession et saisie, le mis en cause, a révélé que celle-ci a été confectionnée avec «la complicité d'un serrurier et d'un tourneur», sans que «ces derniers ne s'en rendent compte». Jeudi dernier, lors du procès, A. Yazid, a reconnu les faits qui lui sont reprochés, à savoir «fabrication artisanale d'engins explosifs et d'armes à feu sans autorisation de l'autorité compétente». B. Mohamed, serrurier de son état, a également reconnu devant le juge avoir entrepris des travaux de soudure dans son atelier au profit de A.Yazid. Tout comme Z. Boualem, également soudeur, soutenant que lui aussi a effectué des travaux de soudure «sur des pièces métalliques appartenant au principal accusé». G. Djamel, en sa qualité de tourneur, a, pour sa part, avoué avoir procédé à des ajustements sur des pièces métalliques déposées par A. Yazid, auteur de plusieurs méfaits au village dont, selon les citoyens de son village natal, Agouni Gueghrane (Ouadhias), la panique qu'il avait provoquée dans un établissement scolaire avec une arme blanche et une hache ainsi que la tentative de verser un produit toxique dans le réservoir d'eau à partir duquel le village a été alimenté en eau potable. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis la peine capitale à l'encontre de l'accusé principal, A.Yazid, et une peine d'emprisonnement de vingt années à l'encontre des quatre autres accusés. A l'issue du procès, A.Yazid a été condamné à vingt ans de prison ferme alors que les autres mis en cause ont été tous acquittés.