Le CEM Bektache-Madani, situé dans la commune de Tifra, dans la daïra de Sidi Aïch, a été transformé en l'espace d'une journée en centre hospitalo-universitaire, pour avoir abrité la caravane médicale — première du genre dans cette région de l'Akfadou —, initiée par l'Association des amis de la faculté de médecine de Béjaïa en collaboration avec l'APC. Mission accomplie donc pour les membres de cette association composée de cadres et non des moindres, à l'image, entre autres, de M. Tirache, ingénieur en télécommunications, à la retraite, M. Adouane, proviseur du lycée et M. Haffaf, intendant principal, venu mettre du baume dans les cœurs de ceux qui en manquent et par là-même, accompagner la jeune faculté de médecine de Béjaïa pour la formation de médecins de demain. M. Bouhmila Fatah, président de l'Association et chef de département de mathématiques à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, nous donne plus d'explications sur les raisons qui ont conduit ces cadres, soucieux du devenir de cette faculté, à la création de cette association : «L'idée n'est pas fortuite. Elle est née juste après le décret portant création de la faculté de médecine à l'Université de Béjaïa. Notre souci majeur réside, bien entendu, dans le fait qu'il n'y ait pas de structure hospitalière d'envergure, qui puisse répondre aux exigences de l'heure. Contrairement à ce que pensent certains, notre association n'a pas pour mission d'entraver une quelconque démarche qui serait initiée par d'autres et susceptible d'apporter un plus ou de contribuer d'une manière ou d'une autre à trouver une solution aux problèmes liés à cette faculté en quête de son propre statut. Nous sommes pour toute idée allant dans le sens de promouvoir cette faculté et de redonner espoir à sa composante. Notre objectif premier était d'œuvrer pour faire bénéficier cette faculté mais aussi, cette immense région de la Soummam, d'un centre hospitalo-universitaire, en mesure de répondre aux attentes des étudiants de cette faculté d'une part et d'autre part pour garantir une couverture sanitaire à une population dont le nombre est en perpétuelle hausse. Je dois tout de même souligner que nos démarches ne souffrent aucune ambiguïté puisque nous avons toujours agi conformément aux textes qui régissent le mouvement associatif. Nous nous sommes fixés comme première priorité la mise à niveau de l'EPH Khellil-Amrane de Béjaïa pour servir de CHU, conformément au décret exécutif n°09-319 du 06/10/2009 portant sa création. Ceci en attendant l'inscription au plan ou l'annonce imminente de la construction d'un CHU aux normes universelles. Aujourd'hui, les étudiants de 3e année de cette faculté ne savent plus sur quel pied danser. L'absence de cette structure hospitalière appelée à garantir une réelle prise en charge aussi bien à l'encadrement qu'à l'étudiant n'a hélas suscité que suspicion et mécontentement. Même si, aujourd'hui, nos étudiants sont répartis sur les trois sites sanitaires dont dispose la ville de Béjaïa, à savoir l'EPH Khellil-Amrane, la clinique d'accouchement de Targa Ouzemmour et l'hôpital Frantz-Fanon, mais cela reste toujours insuffisant dans la mesure où l'étudiant dans cette discipline a besoin d'outils de travail mais aussi de stabilité». Il faut souligner que cette caravane de santé mais aussi d'espoir, qui a drainé la grande fouille, a vu la participation d'une trentaine d'étudiants en 3e année de médecine, encadrée par des professeurs et assistants venus pour la plupart de Tizi-Ouzou et Béjaïa. Tôt le matin, la cour du collège de Tifra grouillait de monde. On y a enregistré la présence d'hommes, de femmes, des jeunes et moins jeunes, des malades mais aussi des curieux venus des quatre coins de la commune. Selon les membres de l'équipe médicale, plusieurs cas de maladies ont été dépistées et les sujets orientés, notamment en cardiologie et ophtalmologie. Le président de l'APC de Tifra, qui n'a ménagé aucun effort pour réussir ce grand rendez-vous médicopédagogique, a mobilisé tous les moyens humains et matériels dont dispose cette commune. Il faut dire que l'engouement était de taille ce jour-là, puisque plusieurs dizaines de personnes, tout âges confondus, ont été examinées par l'équipe médicale, installée à cet effet. A la fin de cette opération marquée par la magnanimité des uns et des autres, tous les participants (médecins, infirmiers, malades et simples visiteurs) ont été conviés au réfectoire de l'établissement pour un couscous succulent mais aussi à la hauteur de l'événement, offert par le président de cette humble municipalité, Meksem Rabah en l'occurrence qui a pu, grâce à son savoir-faire, à l'expérience acquise durant des années dans l'éducation et à son long parcours de militant de la démocratie parvenir à l'amélioration du cadre de vie de ses concitoyens.