Selon le ministère israélien de l'Intérieur, elle a pris tôt mardi un vol pour la Grande-Bretagne. Elle avait été interdite de séjour en Israël après avoir participé en juin à une opération anti-blocus. «Mme Mairead Corrigan Maguire est indésirable en Israël.» Telle est le sort réservé par l'Etat sioniste aux détenteurs du prix Nobel de la paix, de surcroît à ceux et celles qui activent à promouvoir la paix par l'action agissante loin des discours dépourvus de résonances sur le terrain. Une expulsion qui révèle encore une fois la contradiction entre le discours israélien en faveur de la paix et les fondements essentiels sur lesquels il s'est érigé dès son occupation de la Palestine en 1948. Arrivée la semaine dernière à Israël, pour prendre part à une délégation venue rencontrer des militants pacifistes israéliens et palestiniens, Mme Mairead Corrigan Maguire a été instantanément interpellée, pour être placée dans un centre de détention israélien puis expulsée sur ordre de la justice israélienne. Bon nombre d'observateurs et de militants pacifistes de divers horizons pour la promotion de la paix et l'arrêt du blocus contre Ghaza, s'interrogent quant à la réaction du président Obama, détenteur du prix Nobel de la paix, sur ce qu'a subi la détentrice du même prix. Mme Mairead Corrigan Maguire, qui a reçu le prix en 1977, a, tout en dénonçant la politique israélienne envers les Palestiniens, qualifié Israël «d'Etat pratiquant l'apartheid» lors de son audience, lundi, devant la cour suprême israélienne. Autre réaction absente pour l'heure, celle du comité Nobel norvégien qui décerne les prix Nobel. Le silence du comité Nobel reflète, pour beaucoup d'observateurs et experts dans les relations internationales, encore une fois la mainmise des grandes puissances sur ce genre de comité, à l'instar de celle sur d'autres organisations internationales. Ainsi, Israël vient encore une fois montrer qu'il est à l'abri de tout soupçon d'atteinte à l'éthique, aux droits de l'homme et au non-respect du droit international, du moment qu'il compte sur l'appui inconditionnel de ses alliés, membres permanents au Conseil de sécurité pour bloquer toute démarche visant l'adoption de résolution en sa défaveur.