Près d'un demi-siècle après, la ville de Sidi Bel-Abbès et les anciens footballeurs de l'USMBA accueilleront mardi prochain 5 juillet, à la cité de la cinémathèque, leurs amis d'Oran. Il s'agit en fait des anciens footballeurs des deux villes qui se retrouveront 47 ans après les évènements qui sont dans toutes les mémoires. Hassani Mustapha, initiateur de cette rencontre, nous a annoncé que les deux délégations seront reçues officiellement par les autorités de la ville. A ce sujet, un conclave se tiendra et constituera un devoir de mémoire qui entre dans le cadre des festivités du 5 Juillet 2009. Cette rencontre du souvenir et de la solidarité est parrainée par l'Organisation des enfants de moudjahidine et de l'APC de Sidi Bel-Abbès. Qu'en est-il au juste du menu de cette cérémonie ? Selon Hassani Mustapha, «Il s'agit de l'évocation de la création de la ligue clandestine sous la houlette d'une grande personnalité sportive, feu Benzellat Kouider, avec le précieux concours de Hadj Mokhtari Mohamed et Ghalem Lahouari. Cette alternative consistait en l'organisation d'un championnat régional de football destiné aux clubs musulmans, et avait comme objectif d'éviter aux jeunes joueurs algériens d'être tentés d'évoluer sous les couleurs des clubs de l'occupant». Notre interlocuteur évoquera un important évènement qui a eu lieu le 21 mai 1951 au stade Bouakeul (ex-Montréal), où deux rencontres étaient programmées par la dite ligue clandestine. La première a opposé l'USMO à l'USMBA, tandis que le second match mettait aux prises une sélection algéroise à son homologue d'Oran, sans que les forces de sécurité françaises ne trouvent à redire. Il y a lieu de rappeler que le FLN avait décrété l'arrêt des compétitions aux clubs algériens, décision exécutée sine die. A titre indicatif, tout le monde se souvient que la finale de la coupe de l'Afrique du Nord 1956 entre le SCBA et l'USMBA ne s'est jamais déroulée sur ordre du FLN. Après la rencontre d'Oran du 21 mai 1961, un match retour était prévu à Sidi Bel-Abbès au stade municipal, là où a été construit l'OPOW, le 24 février 1956. Mais cette fois-ci, les services de police français ont prévu un dispositif autour du stade où une tribune fut érigée pour les femmes. Des milliers de personnes étaient présentes à ce rendez-vous footballistique, «un derby de la fraternité», pour reprendre les mots de notre interlocuteur. Sur le plan politique, le GPRA et le gouvernement français étaient en phase de négociations. Quarante-sept ans après, une opportunité est donnée à plusieurs acteurs de l'époque d'observer une halte, celle d'un souvenir, d'un combat de plusieurs générations, jalonné de cortèges, de deuils et d'actes de patriotisme. Ce sera certainement d'émouvantes retrouvailles entre des hommes qui ont osé défier le mécanisme de l'occupant. Tout en donnant un espace d'expression à de nombreux jeunes de l'époque.