Huit mois après l'instauration du professionnalisme, l'US Biskra vit dans le même contexte vécu lors de la période du statut amateur. On pensait que le changement allait être apporté par la nouvelle direction, mais les mentalités sont les mêmes. Le problème d'argent reste toujours posé au sein d'un club qui a changé de statut mais pas de méthode de travail. Aucun signe de mutation n'a été apporté par les hommes à la tête du club. L'USB n'a toujours pas de siège, ses joueurs sont logés dans un hôtel, manquent d'équipement et de matériel pédagogique. Bref, c'est le statu quo. Les responsables de la SPA-USB se dédouanent en déclarant: « Nous avons ouvert plusieurs fois la porte à des actionnaires mais on n'a rien vu venir. Par ailleurs, les entrepreneurs qui ont des projets à Biskra, ne veulent pas apporter leur concours. A croire que nous ne sommes pas solvables », dira l'un des dirigeants. « Nous ne demandons pas de chèques ou de liquidités mais un soutien extérieur qui serait le bienvenu », ajoutera un autre membre de la section football. « De l'eau minérale pour les séances d'entraînement, des équipements sportifs, une prise en charge d'un déplacement, ou une prime de match versée sur le compte des joueurs, ne seront pas de trop », ajoutera ce vieux dirigeant. Cette situation de club professionnel encore habillé du statut d'amateur semble être le lot de toutes les formations de cette Ligue 2. Le prêt bancaire de 10 milliards attendu n'est pour l'heure qu'un mirage, et les clubs se débrouillent comme par le passé, engrangeant des prêts tout en espérant les rembourser plus tard. Une entreprise qui commence son règne par des endettements devra remettre sa prospérité à plus tard. Quant au volet technique, il subit malgré lui les difficultés financières et l'absence des dirigeants en période de crise. « Je ne peux faire face aux joueurs ou au staff quand je n'ai rien dans les mains », dira un des responsables. De leur côté, les joueurs abondent avec un autre discours et préfèrent que les dirigeants leur tiennent un langage direct. « On peut comprendre certaines situations. Il suffit de faire preuve de franchise », dira l'un d'eux. Pour l'heure, Sbaâ, le troisième coach de la phase aller après Mechiche et Zorgane, est un homme seul. Avec un staff limité à un préparateur physique et un chargé des gardiens de but, il tente d'imposer un rythme de travail de niveau professionnel. A son arrivée, il avait fait le constat d'un climat de scission au sein du groupe allant jusqu'à mettre en danger la stratégie tactique lors des matches. L'entraîneur biskri souligne que la logistique ne suit pas toujours. A la quatrième place qu'elle partage avec trois autres équipes, l'équipe biskrie ne manque pas d'arguments. Depuis le départ de Lakhdari vers l'Entente, la défense biskrie est mal en point et son remplaçant Leblalta n'arrive pas à faire oublier la vista de Adel. Seul Boutria affiche une régularité dans son jeu. Côté gardiens, Aloui est malchanceux. Après une opération du ménisque, l'international junior est repassé sur le billard pour une appendicite et ne reviendra à la compétition que tardivement, laissant la cage à Gaha en attendant l'arrivée de Azioune. Le milieu, après le transfert de Heriet vers l'USM Alger, ne brille plus. Moumen, Tria, Djerboue et Melika sont pour l'heure les seuls à tirer leur épingle du jeu. L'attaque biskrie évolue selon l'humeur du moment. Le manque d'automatismes entre Merezga et Khoualed est flagrant. L'arrivée au mercato de Amrani et Mecheri est une option pour solutionner le problème de l'attaque. A un point du podium, l'US Biskra paraît en mesure de jouer les premiers rôles pour peu que ces problèmes soient réglés. Le retour de Ali Houhou au CSA-USB (le dirigeant par qui l'accession en D1 est arrivée en 2004), pourra-t-elle dégripper les rouages de la machine ? C'est en tous cas le vœu de tous les fans biskris.