Quatre mois et demi après le dépôt de plainte de Mme Louiza Ighilahriz contre M. Yacef Saadi, qui a déclaré lors d'une conférence de presse que la plaignante «n'avait aucun rapport avec la guerre de libération nationale», Maître Mokrane Aït Larbi a rendu public, hier, un communiqué pour rappeler les faits ainsi que le parcours de la plaignante et réclamer justice. Il a relevé que «le parquet d'Alger devait, conformément à la Constitution et au code de procédure pénale, entendre la plaignante sur procès-verbal et transmettre la plainte au Sénat pour la levée de l'immunité parlementaire de M. Saadi, procédure préalable à toute poursuite judiciaire». M. Aït Larbi a, par ailleurs, rappelé que «sans la mobilisation des militants des droits de l'homme et des ONG, la plainte sera enterrée au bureau spécial du ministère de la Justice, comme d'autres plaintes déposées par des citoyens contre des responsables». Le bâtonnier fait remarquer qu'à «l'ère des réformes, le pouvoir est incapable de faire respecter un principe de base, à savoir l'égalité de tous devant la justice» et que «Mme Ighilahriz ne réclame qu'une seule chose: la justice. Pour rappel, la plaignante avait déposé plainte au parquet d'Alger le 30 mai dernier contre M. Yacef Saadi, sénateur du tiers présidentiel, pour diffamation. Le communiqué rappelle que Mme Louisa Ighilahriz a été grièvement blessée au maquis. Elle a été arrêtée, torturée pendant 75 jours par l'armée française, puis emprisonnée à Barberousse, El-Harrach et en France. Elle a été libérée en 1962.