Le «manque de volonté» de la part du ministère de l'Intérieur de régler les problèmes posés par les membres de la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL) et l'attitude de « certains », au sein même de la Commission, de « pousser au pourrissement », minent les travaux de la CNSEL, affirme Ikhlef Bouaïche, représentant du Front des forces socialistes (FFS). Après le gel de ses travaux jeudi dernier, la CNSEL se réunit aujourd'hui pour envisager les suites à donner au «blocage de l'administration» au sein de plusieurs wilayas du pays. Selon Ikhlef Bouaïche, ancien député du FFS durant le mandat 1997-2002, le ministère de l'Intérieur «n'affiche aucune volonté de régler les problèmes qui sont posés par les membres de la CNSEL». Pour notre interlocuteur, la réglementation est «appliquée différemment d'une wilaya à l'autre». Parmi les problèmes soulevés par les représentants des partis politiques membres de la CNSEL, l'exigence du négatif de la photographie d'identité du candidat. «Dans certaines wilayas, des candidats ont fait état de difficultés de disposer du cliché pour le remettre, ainsi qu'une photo, dans le dossier de candidature. Nous avons donc proposé de remettre un CD contenant la photo numérique du candidat, en plus de celle en papier photo. Le ministère de l'Intérieur a donné son accord et affirme avoir instruit l'ensemble des wilayas. Mais sur le terrain, plusieurs wilayas affirment n'avoir rien reçu et refusent donc d'accepter le CD au lieu du cliché (négatif) de la photo d'identité », explique M. Bouaïche. Invité à donner un autre exemple, notre interlocuteur cite le cas de la wilaya de Tindouf qui « refuse de laisser les partis politiques procéder à la levée des réserves». «Pour compléter des dossiers incomplets ou pour effectuer des changements de candidats, comme le prévoit la loi, les partis politiques ont un délai de dix jours, à partir du 27 mars. Mais, à Tindouf et dans d'autres wilayas, on refuse de recevoir les dossiers, nous demandant d'attendre une convocation de l'administration. On s'interroge, alors que nous sommes le 31 mars, si la wilaya de Tindouf ne va pas nous inviter à lever les réserves après le délai imparti par la loi », ajoute le représentant du FFS. Concernant le fonctionnement de la CNSEL, Ikhlef Bouaïche regrette le manque de coordination et de cohésion qui prévaut au sein de la Commission et constate que, de manière générale, ses membres agissent à titre individuel et non pas en tant que membres d'une seule entité. Pour lui, certains membres «poussent au pourrissement». «Toutes les revendications posées sont légitimes, mais il y a des manières pour poser les problèmes constatés sur le terrain», affirme le représentant du FFS qui insiste sur le manque de volonté de la part du ministère de l'Intérieur. «Pour poser nos problèmes, nous n'avons même pas une personne à qui nous adresser. Nous appelons, et nous sommes orientés d'un service à un autre, mais jamais vers la personne chargée de recevoir nos doléances et de trouver les solutions », ajoute notre interlocuteur.