Il venait de fêter son soixante-neuvième anniversaire, qui a eu lieu mercredi. C'est dans la nuit du vendredi à samedi, que le populaire Nava a tiré sa révérence, non sans avoir courageusement lutté contre une maladie impitoyable. Ainsi prend fin la souffrance de ce grand joueur qui était hospitalisé au CHU de Tlemcen. Cette tragique nouvelle a déclenché une profonde tristesse et une consternation hier parmi les fans du Widad de Tlemcen et la famille sportive tlemcénienne. Le jeune Rebiaï Mohamed a effectué ses débuts à la JSM Tlemcen en 1957, en catégorie minime, sous la houlette du célèbre entraîneur Lopez en compagnie des Bahmane, Belkhoudja, Chérif Hocine, Belhabib, Mekkioui et Merrad Sabri. En 1962, il endosse le maillot du WAT jusqu'à la fin de sa carrière et ce, en dépit des offres alléchantes émanant d'autres clubs mieux nantis. Remarquable technicien, il a fait partie de la sélection d'Oranie à plusieurs reprises, aux côtés des Sikki, Ould El Bey, Bediar, Bouhizeb, Abdi, Fréha, Banus, Lacarne, Tamango, Tahar et Safa. Malheureusement, une fâcheuse blessure, contractée contre l'EMO au stade Habib Bouakeul d'Oran, a freiné sa progression. Il a fallu qu'il se soumette à des soins intensifs chez le célèbre Emile Wanono à Paris pour qu'il retrouve une partie de ses moyens. Mais sa classe était telle qu'il a continué à tenir admirablement sa place au sein de l'équipe où brillaient les Markovic, Khiati, Larbi et bien d'autres, et ce, jusqu'en 1973. Techniquement, cet attaquant racé forçait le respect de ses adversaires car c'était un véritable poison pour toutes les défenses adverses. Lors d'une récente interview, il se plaisait à évoquer les fameux derbies contre le GCM et l'ESM. Sa dernière apparition sur un terrain fut à l'occasion du jubilé, à Mascara, de Bottiche, son ancien adversaire du Ghalia. Ce jour-là, il a prouvé que sa classe était demeurée intacte, au grand plaisir du public. Hier, une foule nombreuse a accompagné Nava à sa dernière demeure, preuve que son souvenir est bien ancré chez tous les sportifs.