Les services de la wilaya de Tizi Ouzou sont sortis de leur silence, au lendemain de l'empêchement, par la police, de la marche du 20 avril, initiée par le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), en affirmant n'avoir pas interdit sa tenue, tout en tenant pour responsables des incidents qui ont suivi l'intervention de la police, les organisateurs pour leur mésentente sur son itinéraire. En effet, la wilaya de Tizi Ouzou a rendu public, hier, un communiqué dans lequel elle souligne que «cette supposée interdiction ne pouvait être le fait des autorités de la wilaya qui ont la profonde conviction que les revendications liées à l'histoire, au patrimoine, à la culture, à l'identité nationale et à la langue amazigh, doivent être soutenues et accompagnées. Le musellement de l'expression de telles revendications légitimes relève d'une autre époque, une époque révolue». S'agissant du motif de l'intervention des forces de l'ordre pour disperser la manifestation, la même source a soutenu que «certaines personnes, mues, probablement, par des intentions inavouées, ont eu des comportements intempestifs, allant jusqu'à jeter des pierres aux agents de l'ordre public qui avaient la seule mission d'encadrer la marche, de la sécuriser et non de l'empêcher». Pour la cellule de communication de la wilaya de Tizi Ouzou pour «la marche qui était prévue, le dimanche 20 avril 2014, à l'occasion de la célébration du «Printemps berbère», les services de l'Etat, chargés de l'ordre et soucieux de la sécurité du citoyen, avaient arrêté un dispositif destiné à encadrer et à accompagner les marcheurs sur le parcours à emprunter». Et de souligner que «malheureusement, plusieurs itinéraires et points de ralliement ont été, différemment, proposés par des groupes de marcheurs qui n'ont pas pu s'entendre sur le choix du parcours à suivre. Les dissensions entre marcheurs ont provoqué, hélas, la confusion et ont excité les esprits». Pour conclure son communiqué, l'administration de la wilaya déplore «tous les incidents survenus et les dégâts enregistrés, aussi minimes soient-ils». Par ailleurs, la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), a annoncé, hier, dans un communiqué, l'ouverture d'une enquête sur une vidéo mise en ligne sur Youtube', dans laquelle des policiers en uniforme et en civil sont montrés en train de tabasser des manifestants, pendant leur intervention pour empêcher la marche du MAK. Selon la cellule de communication de la DGSN, citant le Commissaire divisionnaire chargé de l'information et des relations publiques, Djilali Boudalia, le général major Hamel Abdelghani a instruit les services concernés pour mener cette enquête, tout en ordonnant que des mesures disciplinaires soient prises à l'encontre des auteurs des dépassements présumés, qualifiés de manquements graves aux règles et à l'éthique de la police. La vidéo en question montre des jeunes manifestants se faisant tabasser par des policiers en civil et en tenue, dans un quartier de la nouvelle ville de Tizi Ouzou. Comme elle montre des policiers anti-émeutes, en tenue réglementaire et d'autres, donner des coups aux jeunes manifestants. Enfin, hier, en milieu d'après-midi, des jeunes voulant en découdre, à nouveau, avec les forces de l'ordre, ont été repoussés à hauteur du siège de la 1re Sûreté urbaine du centre-ville de Tizi Ouzou. Les forces de l'ordre ont lancé des bombes à gaz lacrymogène pour disperser la foule, rassemblée sur la route du CHU Nédir Mohamed' (rue Lamali). En fin d'après-midi, on ne signalait pas d'affrontements entre les deux parties, mais le climat restait tendu et la route bloquée à la circulation automobile.