La création de groupes industriels, prévus par le projet de réorganisation du secteur public marchand, sera mise en place, dans dix jours, a annoncé, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. Un projet, visant à assurer une autonomie de gestion, aux Entreprises publiques économiques (EPE), avait déclaré, auparavant, le ministre. Celui-ci prévoit la création de 12 groupes, à partir des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP), relevant de son département. Une démarche, rendue nécessaire et urgente, selon M. Bouchouareb, au vu «de la situation de délitement dans lequel se trouvent les SGP qui ont révélé leurs limites». Cette autonomie des EPE, dont les conseils d'administration seront, désormais, constitués des banquiers et des experts, supprimera «toute intermédiation, entre elles et le propriétaire qui est l'Etat», avait-il, déjà, expliqué, pour ne plus, justement, «hypothéquer, totalement, les moyens et les efforts consentis par l'Etat, en matière de relance de ces entreprises», sans pour autant remettre, en cause les valeurs managériales de leurs cadres. Dans un entretien accordé à l'APS, le mois dernier, le ministre de l'Industrie a expliqué les modalités de cette reconfiguration qui passe par la mise en place de ces groupes, à travers un processus de fusion-absorption ainsi que par la modification des raisons sociales des SGP et groupes industriels, déjà constitués tels que le groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) ou la Société nationale des véhicules industriels (SNVI). Quant aux retombées sociales, le ministre avait tenu à rassurer les salariés de ces SGP, affirmant qu'«aucun acquis social ou professionnel ne sera remis en cause». Cette mise en place, sous une dizaine de jours, devra, néanmoins, passer par plusieurs étapes, comme expliqué par M. Bouchouareb, et sera gérée par les nouvelles équipes managériales. «Si nous parlons d'autonomie de gestion, il faudrait commencer par respecter ce principe, dès maintenant. Nous n'allons pas remettre aux nouveaux managers des groupes +clés en mains+», dira-t-il. Interrogé sur la réussite de cette nouvelle réorganisation, alors que plusieurs de ses prédécesseurs avaient échoué, il répondra que chacun des modes d'organisation (Fonds de participations, Holdings et SGP) se voulait une réponse à des objectifs de la période déterminée. Une manière, comme une autre, de ne pas critiquer les anciennes options. Rappelons que depuis 2001, le secteur public marchand regroupé en une trentaine de SGP et d'entreprises publiques économiques (EPE) non affiliées, sous l'autorité du ministère en charge des participations de l'Etat, est régi par les dispositions de différents textes, notamment, l'ordonnance 01-04. A partir de 2008 et sur résolution du Conseil des participations de l'Etat (CPE), il avait été décidé que chaque ministre sectoriel, concerné par l'activité de la SGP, assure la présidence de son assemblée générale et le suivi du développement des entreprises, en portefeuille. Pour défendre sa réorganisation, le ministre explique qu'«elle intervient dans un contexte où les contraintes qui ont contrarié chacune des organisations précédentes, ont été, définitivement, réglées». Evoquant la raréfaction des ressources, le plan d'ajustement structurel, l'instabilité du pays qui ont contribué à l'échec des précédentes réorganisations, il s'appuie sur une stabilité du pays «rétablie», l'amélioration de la situation financière, les équilibres financiers des entreprises, les ressources nécessaires à l'investissement et l'outil juridique, en place, pour assurer la réussite de cette nouvelle reconfiguration du tissu industriel.