« Rire pour guérir», il ne s'agit pas d'un simple slogan, choisi par Dounia, l'association des enfants hospitalisés de la wilaya de Constantine. «C'est plutôt une certitude; l'animation est une vraie cure, un traitement», comme a tenu à le souligner Mme Aarfa Warda, présidente de l'association. On n'est qu'à la veille du 1er juin, la fête mondiale de l'Enfance, et déjà des enfants hospitalisés au CHU de Constantine ont eu droit hier et avant-hier, parce que c'est bien d'un droit qu'il s'agit, à un programme riche en chants, couleurs, animations et à cadeaux aussi. Les sourires et les rires résonnaient de partout et donnaient un fond plein d'une belle musicalité, au foyer de l'hôpital. «Les aventures de lapinot», «la gratitude envers les parents», sont les deux pièces de théâtre que les enfants ont suivi avec fascination et entrain malgré leurs corps frêles et leurs traits tirés par la maladie. Des numéros présentés par des clowns ont fait jaillir les éclats de rire. Les enfants n'ont pas encore repris leur souffle et les marionnettes, en interprétant une suite très drôle d'événements «les rêves d'un âne», ont submergé la jeune assistance d'énergie positive. Notre interlocutrice saluera les fidèles donateurs, des bienfaiteurs qui ont toujours été à la hauteur de cette mission à laquelle se sont assignés, eux et les membres de cette association fière d'un parcours de plus de vingt ans dans le domaine. «Nos donateurs participent aux compagnes de collecte de sang, il en manque toujours. On distribue également des vêtements et des médicaments, des produits paramédicaux, des couches à titre d'exemple, on aide ces familles démunies à payer les factures des analyses médicales, des radios et des scanners», ajoutera-t-elle. Elle souligne encore que «l'un de nos vœux les plus chers, c'est d'avoir une aire de jeu pour chaque hôpital, je n'ai cessé de me battre pour cet objectif. J'ai contacté des responsables au sujet de ce projet mais je n'ai rien obtenu jusqu'à ce jour et les enfants hospitalisés continuent à vivre entre les tristes murs des salles et des couloirs». M. Boulegnefed Allaoua, le président de l'association Basma d'aide et d'assistance et de promotion des droits de l'enfant hospitalisé, va plus loin que ce triste constat et affirmera que «nos hôpitaux sont devenus des mouroirs, un malade n'à droit, une fois admis à l'hôpital, qu'aux murs et aux ordonnances». «On essaye dans la limite de nos moyens de fournir une aide dans plusieurs domaines, l'imagerie médicale, l'IRM, à titre d'exemple», dira-t-il. Il ajoutera que «les responsables des établissements hospitaliers ne sont pas conscients de l'importance de l'apport du divertissement dans l'acte médical, cela est à même de garantir jusqu'à 60 % de l'amélioration de l'état de santé». A noter qu'hier, l'association Basma a été présente à l'E.H.S Mansourah pour célébrer la journée mondiale de l'enfance en présence de 150 enfants. Une kermesse a été organisée dans la forêt de cet établissement. Même des enfants non hospitalisés y ont pris part. Des jeux, des D.J, des friandises, le tout sera couronné par une tombola; des cadeaux bien mérités ont été donc gagnés par les enfants. Un cheval était aussi de la fête et a galopé fièrement à travers les sentiers de cette forêt, les enfants étaient fous de joie, «on ne monte pas à cheval tous les jours», se sont-ils exclamés avec des rires.