En appelant, hier, depuis Illizi, les cadres et les travailleurs du groupe Sonatrach à augmenter la productivité tout en minimisant les coûts de production pétrolière et gazière, son P-dg, Abdelmoumen Ould Kaddour, ne fait que reprendre une recette déjà évoquée par ses prédécesseurs depuis le recul des prix de pétrole. Faisant le parallèle entre les périodes où le baril frôlait les 150 dollars et aujourd'hui où il est oscille entre «40 à 50 dollars» il a indiqué qu'«il y a des ajustements à faire dans notre fonctionnement». D'abord «réduire les coûts de notre production et augmenter la productivité». Ould Kaddour a souligné la nécessité d'augmenter la rentabilité des projets engagés par Sonatrach et d'optimiser les coûts des activités, en parallèle des démarches entreprises par l'Algérie pour contribuer à la réduction des stocks mondiaux du pétrole afin d'augmenter les prix. Cette exigence dans l'esprit managérial du groupe de la réduction des coûts de la production ne semble pas avoir été accomplie puisque, deux ans plus tard, après avoir été évoqué par le vice-président Amont de Sonatrach, Salah Makmouche, le sujet est toujours d'actualité. Dans une contribution à la presse en 2015, Rabah Reghis, consultant et économiste pétrolier, s'interrogeait sur le coût d'un baril de pétrole prêt à l'exportation qu'il estime très important, «spécialement pour le cas de l'Algérie par le biais de Sonatrach». Les raisons, selon lui, sont à chercher du côté de l'importation puisque le groupe importe tout. «De la simple garniture d'une tête d'injection dite wash pipe qui peut immobiliser un appareil de forage, en passant par le petit tube d'une colle Backer Lock pour l'étanchéité des filetages au produits chimiques, turbines, compresseurs jusqu'aux usines clé en main», précise le consultant. Rabah Reghis explique que «la production d'un baril est le fruit de toute une chaîne pétrolière depuis les levées pour l'établissement des cartes géologique jusqu'à sa commercialisation et qui doivent être incorporés dans les coûts pour estimer la rentabilité de l'exploitation de ses différentes découvertes». Or, indique-t-il, «dans toutes cette chaîne, Sonatrach n'intervient que très peu. Ce sont les entreprises étrangères qui prennent la grosse part», citant les exemples de Schlumberger, Haliburton, Weatherford et bien d'autres «pour la recherche, diagraphie, la cimentation, l'interprétation, l'instrumentation, la sécurité aux puits, les éruptions etc.». Des interventions, ajoute-t-il, faites en dollars «qui amincissent le flux d'entrée et influent sur le prix de vente qui échappe complètement à la société car il reste l'œuvre du marché». Pour booster sa production, outre les efforts déployés pour la réalisation de nouveaux puits, cette entreprise nationale pétrolière, œuvre à valoriser ses anciens gisements en exploitation depuis de longues années. Salah Makemouche avait annoncé en décembre 2016 à Reuters que le groupe a lancé un plan de réhabilitation des installations pétrolières usées. L'opération concerne aussi, selon lui, et en premier lieu, les puits de pétrole et de gaz en exploitation dont ceux de Hassi Messaoud et de Hassi R'mel. La valorisation de ces puits est primordiale pour Sonatrach qui cherche à augmenter substantiellement ses capacités de production afin d'amortir un tant soit peu l'effondrement des prix. Le groupe se devant de trouver les «solutions» les moins coûteuses pour améliorer le niveau de sa production et optimiser au maximum les capacités de ses installations pétrolières. En 2017, il est question d'un programme de forage de 290 puits dont 190 consacrés à la production d'huile, de gaz, de gaz à condensat et de pétrole. Les cent autres forages serviront à la prospection. A noter enfin l'inauguration du gazoduc GR6 Rhourd Ennous-Hassi R'mel, d'une longueur de 536 km et d'une valeur de l'ordre de 64 milliards de DA. Traversant les wilayas d'Illizi, d'Ouargla, de Ghardaïa et de Laghouat en aboutissant à Hassi R'mel, cette canalisation de transport de gaz naturel de 48' de diamètre a été réalisée par un groupement d'entreprises nationales en l'espace de 24 mois.