«Il est temps de passer à la vitesse supérieure et de prendre à bras-le-corps les problèmes que rencontrent les populations dans leur environnement. Et à cet égard, les missions dévolues aux élus sont on ne peut plus claires. Le confort du citoyen est au centre de votre action et il vous appartient d'être constamment à l'écoute de ses préoccupations. Nous sommes là pour vous assister et vous soutenir ». Voilà un peu l'esprit du message qu'a voulu transmettre Mme Ouinez Labiba, wali d'Aïn Témouchent, aux élus réunis dernièrement au siège de la wilaya pour discuter de l'état d'avancement des différents programmes de développement. La responsable de l'exécutif a mis l'accent sur la gestion des budgets alloués aux collectivités locales : « le faible taux de consommation des crédits constitue un indicateur négatif, révélateur d'un manque d'engagement préjudiciable au développement des communes. Outre le fait de veiller à la concrétisation des projets dans les délais impartis, les élus sont tenus au strict respect des procédures réglementaires en matière de dépenses. Au moment des évaluations nous tiendrons compte du taux de consommation et les APC qui n'auront pas achevé leur programme comme convenu n'obtiendront pas de nouvelles inscriptions ». Le wali a cependant exprimé sa disponibilité à aider les communes qui, pour une raison ou une autre (encadrement insuffisant, blocages administratifs etc.), éprouvent des difficultés à faire avancer leurs dossiers. Elle a appelé les commissions techniques de daïra à siéger plus souvent, au moins une fois par semaine, afin de traiter tous les problèmes relevant de leurs compétences. Mme Ouinez a également instruit le P/APC du chef-lieu de wilaya à l'effet de préparer une fiche technique concernant l'extension des tribunes et la réhabilitation des vestiaires du stade Embarek Boucif, et ce, conformément aux normes techniques en vigueur. Une opération visant à rehausser le standing de cette mythique infrastructure datant de l'ère coloniale laquelle pourrait à l'avenir bénéficier d'autres aménagements pour en faire un mini complexe olympique. Abordant le volet de la protection de l'environnement, la cheffe de l'exécutif a rappelé les orientations émanant du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales au sujet de la nécessité de veiller constamment à l'amélioration du cadre de vie du citoyen. Les maires sont pointés du doigt, c'est pourquoi l'implication des comités de quartiers dans le cadre de la démocratie participative est plus que souhaitable. Elus, administration et citoyens sont partie prenante dans cette entreprise de salubrité publique. Le wali a fait part de quelques doléances citoyennes comme l'éclairage, l'entretien des espaces verts ou la création de toilettes publiques. Des actions faciles à mener pour peu que la volonté existe. D'autant qu'aujourd'hui la technologie a ouvert de nouveaux horizons en matière d'embellissement du cadre de vie. L'énergie solaire est déjà en vogue dans certaines localités de la wilaya, le recours aux lampes économiques, les jets d'eau fluorescents, les kits de jeux pour enfants, les réseaux de voierie intelligents, le tri sélectif des ordures ménagères ou les engins de nettoyage de dernière génération. Tout cela demande de l'argent. Il s'agit dorénavant, ainsi que le soulignera la cheffe de l'exécutif, de consolider les budgets communaux en fructifiant le patrimoine existant et en diversifiant les ressources financières. Le développement local c'est d'abord un développement qui fait appel aux propres ressources de la commune tant humaines et économiques que financières. Un gisement jusque-là négligé en dépit des besoins multiformes grandissants des populations et une succession d'assemblées d'élus qui a vidé de sa substance le sommier de consistance de la commune d' Aïn Témouchent, et bien d'autres réputées riches au lendemain de l'indépendance. L'exception et non la règle D'aucuns, en effet, s'accordent à reconnaître que les finances locales n'ont pas été à la hauteur des profondes mutations qu'a connues la localité depuis son érection en wilaya en 1984. On a toujours avancé le fait que ce sont les salaires des travailleurs qui grèvent lourdement le budget communal. Ils représentent en moyenne 70% de la masse globale. A cela s'ajoute l'épargne gagnée par les communes sur les recettes qui sont généralement consacrées à l'équipement. Sans compter bien sûr, les contributions obligatoires (fonds de wilaya et autres). Il est clair que le crédo de l'autonomie financière reste tributaire d'une refonte du système fiscal local. Cette réforme pourrait s'appuyer sur une redistribution de l'impôt sur les revenus, la révision du taux d'affectation de la TVA des communes, la CUA (Contribution unique agricole) la récupération et la valorisation du patrimoine communal et domanial ainsi que par un réexamen des exonérations définitives concernant les propriétés publiques. De même que l'exploitation de nouvelles opportunités financières comme la taxe de séjour, la publicité ou le recours à l'emprunt bancaire. Le champ de la fiscalité locale, en dehors de celui détenu par l'Etat, présente de nombreuses niches peu exploitées (taxes de stationnement, enseignes, terrasses, marchés, infrastructures culturelles et sportives etc.). L'intervention du FCCL (Fonds commun des collectivités locales) doit être l'exception et non la règle. La wilaya connaît actuellement un remarquable rythme de développement grâce à une multitude de réalisations sectorielles et une meilleure maîtrise des plans de financement. Autrement dit, le contexte local paraît favorable à une recherche de ressources susceptibles d'aider les collectivités à alléger leur déficit, voire à engranger des bénéfices. La balle est dans le camp des élus qui, avec davantage de prérogatives et d'imagination, pourraient changer la donne.