"Si les sanctions échouent, l'Iran devra faire face à des attaques aériennes", se sont les propos tenus par le ministre de la Défense israélien Ehoud Barak le 2 février, lors d'une conférence sur la sécurité. Un peu plus tôt, le vice-Premier ministre Moshe Yaalon avait déclaré que l'Iran devait être stoppé "un jour ou l'autre". Ces mises en garde brutales de responsables israéliens viennent conforter THE WASHINGTON POST, qui affirme dans un éditorial qu'Israël pourrait attaquer l'Iran au printemps. Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, juge que la possibilité d'un raid israélien contre les installations nucléaires iraniennes dès le mois d'avril gagne en crédibilité, rapportent des médias américains jeudi. Le Washington Post a été le premier à se faire l'écho de l'inquiétude croissante du patron du Pentagone. La chaîne d'information continue CNN à, elle aussi, fait part de ce constat, citant un haut responsable de l'administration Obama."Panetta pense qu'il existe une forte probabilité qu'Israël frappera l'Iran en avril, mai ou juin - avant que l'Iran n'entre dans ce que les Israéliens qualifient de 'zone d'immunité' pour commencer à assembler une bombe nucléaire", écrit le Washington Post.Le Washington Post écrit encore que le report de manœuvres militaires communes entre Américains et Israéliens initialement programmées pour ce printemps peut être vu comme le signe d'une attaque israélienne en préparation.En 1981, Israël, qui redoutait à l'époque le programme nucléaire de l'Irak de Saddam Hussein, avait bombardé le réacteur nucléaire d'Osirak. Plus récemment, son aviation a détruit un site syrien suspect en 2007.Jeudi, dans une rare déclaration publique, le chef des renseignements militaires israéliens, le général Aviv Kochavi, a estimé que l'Iran avait "accumulé quatre tonnes d'uranium enrichi à 3,5% et près de 100 kilos à 20%".Une bombe atomique nécessite de l'uranium enrichi à 90% mais selon des experts occidentaux, franchir ce seuil ne requiert pas de compétences techniques supplémentaires."Si (le guide suprême iranien Ali) Khamenei donne l'ordre d'accélérer la fabrication d'une première bombe, nous estimons qu'il ne faudra qu'un an pour y parvenir", a affirmé le général Kochavi.