Les locaux à usage commercial ou professionnel déjà attribués au niveau de la wilaya de Tissemsilt n'ont visiblement généré que peu de postes d'emplois et ce, depuis le lancement en 2008 du programme de 100 locaux par Commune. En effet, au chef-lieu de la wilaya ou ailleurs dans les autres communes, cette stratégie n'a vraiment pas eu la réussite escomptée et tout un chacun n'a qu'à voir la vérité sur le terrain. Premièrement, si l'on se réfère aux statistiques officielles, la wilaya aurait pu bénéficier d'un peu près de 18. 000 locaux durant ces huit dernières années or, ce qui est réalisé et distribué même ne représente qu'un pourcentage minime. Les données font ressortir donc un manque à réaliser évalué sur la base d'une simple opération de calcul, à des milliers de locaux aux niveaux des 22 communes de la wilaya, ce déficit reste énormément loin des objectifs escomptés d'une part, par les autorités de la wilaya et d'autre part par les milliers de chômeurs ou de porteurs de projets, peu de ces espaces commerciaux sont réellement exploités, certains ne répondant pas aux normes du fait de leurs emplacements pas très appropriés pour la pratique commerciale ou professionnelle ainsi que de l'absence de certaines commodités au niveau de ces groupements de locaux, certains sont mal situés comme c'est le cas de ceux d' Aïn-Lora à Tissemsilt ou ceux de Lazharia qui sont carrément isolés de cette ville, le manque d'intérêt des porteurs de projet pour ces endroits est souvent cité comme explication. Néanmoins, d'autres raisons peuvent aussi être évoquées, de nombreux freins se combinent et influent sur l'infructuosité de ces projets. De nos jours, on constate amèrement que certains locaux attribués sont inoccupés et en dépit de tout cela, la situation n'a pas vraiment évolué pour certains bénéficiaires, en raison de l'inadéquation entre le local attribué et la nature de l'activité souhaitée par certains bénéficiaires. A titre illustratif, des locaux situés au premier étage d'immeubles ont été affectés à des vulcanisateurs, alors que des salons de coiffure pour dames ont été attribués dans des sites où sont « noyés » pêle-mêle des bureaux d'études et des marchands de légumes et enfin, des locaux qui ont été attribués à certains qui ne semblent plus dans le besoin. Cette situation illustre bien l'anarchie qui a caractérisé la mise en œuvre de ce dispositif, déplore tout un chacun. D'après certains bénéficiaires, les attributions qui désormais se font par une commission de daïra, ne répondent plus aux particularités professionnelles des bénéficiaires, pour d'autres, notamment les chômeurs, ces attributions concernent seulement ceux qui sont bénéficiaires de projets entrant dans le cadre de l'un des dispositifs d'emploi et privent un nombre assez important de jeunes d'en bénéficier. « Comment peut-on accorder un crédit et un local à quelqu'un, alors qu'en face il y a des jeunes qui ne cherchent qu'un local pour un simple petit commerce pour les éloigner de l'oisiveté », nous déclara un jeune vendeur (informel) de fruits. L'accord conclu dernièrement entre le ministère de l'artisanat et les autorités locales afin de faire bénéficier les artisans et ceux des petits métiers de locaux à usage commercial ou professionnel pourra donner une impulsion à ces activités et une dynamique au développement de la wilaya. Enfin, des actions coercitives doivent être menées par les services concernés afin de tirer profit de ces locaux en entamant une opération de recouvrement minutieuse pour renflouer les caisses des collectivités locales avec la récupération des taxes et revenus qu'exige la loi.