Un autre secret r?side dans le fait que le scripteur, lorsqu?il trace le Lam-Alif, commence parfois par tracer la branche qui appara?t la premi?re dans la forme compl?te du Lam-Alif, et parfois par celle qui appara?t la seconde. Ainsi en va-t-il de la connaissance de Dieu et de la cr?ation: la connaissance de la cr?ation pr?c?de parfois celle de Dieu - c?est la voie que mentionne la formule: ?Qui conna?t son ?me conna?t son Seigneur?, c?est-?-dire celle des ?itin?rants? (al-salikun); parfois, au contraire, la connaissance d?Allah pr?c?de la connaissance de la cr?ation: c?est la voie de l??lection et de l?attraction divine (jadhb), c?est-?-dire celle des ?d?sir?s? (almuradun). Un autre secret est que la perception ordinaire ne saisit [lorsque le Lam-Alif est prononc?] que le son La qui est le nomm?, bien qu?il s?agisse en fait de deux lettres, le Lam et l?Alif. De m?me la perception ordinaire ne distingue-t-elle pas les deux ?noms? [qui constituent ins?parablement la R?alit? totale]: ?Dieu? et ?cr?ation?, bien qu?il s?agisse en fait de deux choses distinctes. Un autre secret est que le Lam et l?Alif, lorsqu?ils se m?langent et s?assemblent pour former le Lam-Alif, se cachent l?un et l?autre. De m?me la R?alit? divine, lorsqu?elle ?s?assemble? avec les cr?atures en mode strictement conceptuel (tarkiban ma?nawiyyan), se cache au regard de ceux qui sont spirituellement voil?s: ceux-l? ne voient que les cr?atures. Inversement, ce sont les cr?atures qui disparaissent sous le regard des ma?tres de l?Unicit? de la contemplation (wahdat al-shuhud), car ils ne voient que Dieu seul. Ainsi, Dieu et les cr?atures se cachent l?un et l?autre [comme le Lam et l?Alif] mais de deux points de vue diff?rents. Parmi les secrets du Lam-Alif, il y a encore ceci: lorsque se confondent les deux branches du Lam et de l?Alif et que la forme du La dispara?t donc aux yeux de l?observateur, la signification attach?e ? cette forme dispara?t aussi.