Une bombe artisanale, command?e ? distance, a explos? mardi ? Boumerd?s. Le lieu o? elle a ?t? pos?e, le moment o? elle a explos?, le proc?d? de sa fabrication et la cible vis?e sont autant d?indices qui renseignent quelque peu sur la signification de cet attentat d?un groupe du GSPC. De l?avis unanime de tous ceux qui connaissent la ville de Boumerd?s, l?endroit o? a ?t? d?pos? l?engin explosif est connu pour ?tre un passage tr?s fr?quent? ? la fois par les pi?tons que par les automobilistes qui se rendent vers les campus universitaires ou la gare ferroviaire. Ce qui justifie la pr?sence quotidienne d?agents de police affect?s ? la circulation routi?re, parmi lesquels souvent et m?me r?guli?rement, depuis quelques ann?es, des femmes polici?res. Cela permet d?avancer que la bombe en question a ?t? pr?vue pour faire un maximum de victimes. Mais, en m?me temps et selon les ?l?ments d?information disponibles rapport?s par la presse nationale, la fa?on dont a ?t? con?u cet engin de la mort, au-del? des blessures l?g?res qu?il a provoqu?es et la panique qu?il a sem?e, laisse comprendre que le ?r?sultat? obtenu ?tait celui qui ?tait plus ou moins attendu par les auteurs de l?attentat. L?explosion d?un bidon en plastique, rempli de mati?re explosive (TNT, apparemment) et de d?bris m?talliques, d?pos? ? l?air libre, devait ?videmment provoquer des d?g?ts humains et mat?riels, mais des d?g?ts n?cessairement limit?s, par rapport ? son explosion dans un espace confin? par exemple. Par ailleurs, les victimes qui ont ?t? touch?es (deux policiers bless?s) ne semblent par avoir ?t? express?ment vis?es particuli?rement car elles auraient pu ?tre cibl?es par des attentats individuels, comme ce fut le cas pendant des ann?es partout ? travers le pays. L?autre ?l?ment d?information est qu?il fut d?couvert ? moins de vingt m?tres une autre bombe qui fut aussit?t neutralis?e ou qui ne fut qu?un leurre (selon les sources), qui n?a eu aucune incidence alors qu?elle aurait pu ?tre plus meurtri?re, comme cela s?est pass? ? Dellys, dans la m?me wilaya, la fin de l?ann?e derni?re lors de l?attentat contre une vedette de la surveillance maritime. Ainsi, tout porte ? croire que l?attentat ? la bombe de ce mardi avait n?cessairement d?autres objectifs que ceux auxquels il a abouti. Parmi les plus ?vidents, le premier semble celui d?un ?test? en grandeur nature, une sorte de ?r?p?tition g?n?rale? de ce que serait un attentat ? la bombe command? ? distance dans un milieu urbain. M?me s?il est question, de temps ? autre, d?engins explosifs command?s ? distance, c?est bien la premi?re fois o? l?utilisation d?un t?l?phone portable est confirm?e. En m?me temps, pour faire retentir la sonnerie du t?l?phone qui devait d?clencher le m?canisme explosif, il fallait que les auteurs de l?attentat puissent surveiller l?engin et le d?clencher au moment qui leur semblerait le plus appropri?. Ce qui signifie qu?ils ne devaient pas ?tre loin, probablement m?me dans un v?hicule en stationnement dans les environs. Ce qui traduirait qu?ils pourraient circuler en ville sans se faire remarquer. Un attentat terroriste dans la wilaya de Boumerd?s n?a rien de surprenant, m?me s?il frappe le chef-lieu de wilaya dont les environs imm?diats, comme Thenia, enregistrent des actes criminels continuellement. Mais, le proc?d? semble, cette fois, plut?t inhabituel. Et rien n??carte la probabilit? que, d?sormais, ce type d?engins explosifs devienne r?current. Faut-il rappeler que l?actuel ??mir national? du GSPC, du temps o? Hassen Hattab ?tait encore son chef, a r?dig? et mis en circulation, en novembre 2001, un document d?une cinquantaine de pages, o? il explique en d?tail, sch?mas ? l?appui, comment fabriquer le proc?d? de d?clenchement ? distance d?un engin explosif. Il reste que malgr? les explications r?p?titives, la question reste plut?t herm?tique. Avec l?attentat de ce mardi, le ?test? est fait.