Tout jeunes, Ibrir et son compagnon Sa?d, demeurant tous les deux ? Telagh, dans le sud de la wilaya de la M?kerra, avaient obtenu en 2001 la concession d?une parcelle de terre de 2,3ha, aupr?s de la Conservation des For?ts qui ? l??poque, leur avait accord? un bail de 40 ans sur cette terre, qui pourtant est loin de repr?senter l?id?al pour leur activit? apicole. A l?origine, le terrain ?tait fortement rocailleux, accident? et rendu de ce fait difficile d?acc?s, alors qu?il n?est situ? qu?? quelques encablures de la ville de T?lagh. ?Apr?s avoir suivi une formation succincte sur l??levage apicole, r?duit aux reines des ruchers, dans un centre sp?cialis? activant ? A?n T?mouchent, nous nous sommes consacr?s enti?rement ? notre objectif, celui de rendre exploitable cette terre hostile.? Il faut dire que le souci constant d?Ibrir, sentiment qu?il partage avec son associ? Sa?d, ?tait non pas de faire seulement de l??levage des reines d?abeilles, dans les 80 ruches mont?es, mais plut?t d?int?grer cette activit? ? d?autres relevant du domaine agricole, d?autant plus que l?espace ne manquait pas. C?est ainsi qu?ils ont am?nag? des plates-bandes, pour planter de la salade (fris?e), de l?ail, du navet, du c?leri, de m?me qu?une petite p?pini?re de 150 plants de rosiers. ?Bref, de quoi assurer le butinage des abeilles??, expliquent-ils avec modestie. Dans le m?me ?lan, ils ont r?cup?r?, soign? et greff? une centaine d?oliviers sauvages, pour les remettre ? la production. Au fil des jours, Ibrir et son associ? ont par ailleurs r?ussi ? peaufiner leur technique apicole, en introduisant notamment, l?ins?mination instrumentale, l?application des r?gles d?taill?es de l?introduction des reines, la connaissance du mod?le appropri? de ruche, ?le tout, pour parvenir ? une rentabilit? conforme aux normes de l?apiculture moderne, ce qui nous a n?cessit? un investissement ?norme?, ont-ils soulign?. D?ailleurs, aux dires de certains concitoyens consommateurs, leur production de miel est r?put?e localement pour son excellente qualit?. Preuve en est qu?elle est rapidement ?coul?e sur le march? local, quand les professionnels ne viennent pas de Tlemcen et des environs pour l?enlever. Pourtant, ces jeunes apiculteurs regrettent qu?aucun responsable n?ait cru bon de se d?placer, ne serait-ce qu?un jour, pour venir les encourager voire m?me d?guster leur miel, ?mise ? part, rappellent-ils, une commission de wilaya, venue il y a tr?s longtemps dans le cadre d?une visite d??valuation...? ?Notre id?al, dira Ibrir sur un ton plein de sollicitude, serait d?obtenir la concession d?un terrain plat, o? nous pourrions faire des merveilles et cr?er des dizaines de nouveaux postes d?emplois. Dans cette optique, nous avons saisi ? maintes reprises, toutes les instances locales, d?partementales et centrales, afin qu?elles r?pondent ? notre v?u, mais en vain. Aucune suite favorable ne nous a ?t? donn?e, ? ce jour. Pire, la derni?re r?ponse datant de 2002, provient du directeur de la Chambre d?Agriculture de l??poque. ?En vertu du d?cret minist?riel n?838 du 24/10/1996, nous ne r?pondions pas, mon compagnon et moi, aux conditions requises, mais sans pr?ciser lesquelles? On ne sait si cette r?glementation est toujours d?actualit? et si elle est toujours en contradiction au vieux slogan h?rit? de nos anciens, eux-m?mes le tenant des responsables qui se sont succ?d? ? la t?te du m?me minist?re et qui ont toujours soutenu que ?la terre est ? ceux qui la travaillent!?. Qu?a-t-on fait entre-temps de ce fameux slogan??, s?interrogent-ils, tout en se demandant si l?espoir est toujours permis aux jeunes faisant preuve d?initiatives porteuses ? l??conomie du pays. Des questions qui m?riteraient des r?ponses sans d?tours de la part des instances concern?es.