Il n?est pas toujours facile d?accep-ter un ?chec. Au bac, une finale de foot ou ? une ?lection; pr?sidentielle de surcro?t. Les lendemains sont toujours faits d?amertume. Certains font le bilan de leurs actions et se promettent de se corriger. D?autres versent dans un infantilisme primaire, comme un gar?onnet auquel on a confisqu? un jouet. Dans une finale, il ne peut y avoir deux vainqueurs. Le public appr?ciera, cependant, celui qui a su perdre et l?applaudira comme s?il avait ?t? un vainqueur, parce que reconnaissant avoir eu affaire ? plus fort. Le fait est que, techniquement, un seul montera sur le podium. Dans une ?lection, qu?elle se joue en un ou deux tours, un seul candidat franchira la ligne d?arriv?e. C?est ce qui s?est pass? ce jeudi 9 avril. Le propos n?est pas de chanter les louanges du vainqueur ou de brandir comme un troph?e son score et les 13 millions d??lecteurs qui ont vot? pour lui; mais de dire que Bouteflika a ?t? reconnu comme ?tant le vainqueur de cette ?lection. C?est ce qui ressort de l?op?ration de d?pouillement. Personne ne pourra remettre en cause le travail de milliers d?acteurs ?repr?sentants des candidats ou superviseurs- qui ont assur? un d?roulement du scrutin, et la bonne foi d?observateurs ?trangers qui ont, tous, ?t? unanimes ? reconna?tre sa transparence et sa r?gularit?. Crier sur tous les toits qu?il y a eu fraude, que les d?passements ont ?t? nombreux ou que le vainqueur a b?n?fici? d?avantages que lui procure sa charge de pr?sident en exercice n?est pas nouveau. Depuis la premi?re ?lection plurielle de 1995, jamais candidat n?a assum? sa d?faite. Quand Z?roual avait ?t? ?lu, certains candidats ont trait? les Alg?riens de ?ghachis?, au moment o? d?autres ont reconnu s??tre tromp?s de peuple. Toutes les ?lections apportent leurs lots de d?ceptions. Certains font contre mauvaise fortune bon c?ur et se sont pr?par?s en r?pondant pr?sents ? tous les rendez-vous ?lectoraux au moment o? d?autres ont choisi d?hiberner, faisant de la pr?sidentielle la seule activit? de leurs partis. La difficult? qu?ont eu des candidats ? collecter les 75.000 signatures est un indice cr?dible de leur manque d?envergure. L? o? le b?t blesse, cependant, est ce d?sir de certains ? vouloir saisir l?ONU, alors que dix-neuf jours durant ils ont promis ?et quelquefois jur?- devant leurs auditoires qu?ils ?rendraient la souverainet? ? l?Alg?rie?, qu?il mettraient fin ? cette pratique qui fait que des ?trangers nous dictent notre mani?re de nous gouverner et que ?le temps ?tait venu d?op?rer une rupture avec les pratiques pass?es?. S?agit-il des m?mes candidats qui nous promettaient une r?partition des richesses, des logements, la justice pour tous et des emplois stables pour nos enfants? En saisissant l?ONU? La derni?re fois que l?ONU est intervenue, elle a fait de l?Irak -la fiert? des Arabes- une terre occup?e par des troupes ?trang?res qui traitent les Irakiens sans distinction, c?est-?-dire comme des terroristes ? la solde d?Al-Qa?da. Dieu merci, ces candidats n?ont pas ?t? entendus par les ?lecteurs. L?Alg?rie serait devenue un gigantesque Guantanamo.