Les Oranais suivaient, minute par minute, les événements survenant en Egypte, et l'intervention de la ‘Securitat' égyptienne d'éradiquer les fréquences de la chaîne qatarie Al Jazzera n'a pas eu son effet puisque presque la totalité des téléspectateurs ont vite orienté leurs paraboles vers le satellite Hotbird pour suivre en H24 la chaîne Al Jazzera Moubachir. Par ailleurs, les Oranais n'ont pas attendu l'épilogue des événements que traversait l'Egypte, ou attendu la tombée du pouvoir des vieillards, pour se prononcer et rappeler qu'ils soutiennent corps et âme les revendications des protestataires égyptiens à la place de la Libération. En d'autres termes, ils se sont prononcés au côté de la Révolution égyptienne. L'opinion internationale a déjà fermement critiqué l'attitude de l'Occident quant à la crise égyptienne, et le maintien par tous les moyens du Raïs à la Présidence de la République. Car la stratégie occidentale dans les pays Arabes consiste à tolérer les dictatures les plus impitoyables qui soient au Maghreb ou au Moyen-Orient, et à déstabiliser d'un autre côté les gouvernements jaloux des intérêts supérieurs de leurs pays respectifs. L'union européenne dit soutenir également les revendications du peuple mais seulement avec des déclarations de principe sans finalité concrète. Seul le gouvernement de Londres a appelé Moubarak à un départ immédiat. L'Algérie, comme toujours, a pris la bonne direction sans ses prises de position envers le régime de Moubarak. Depuis la nuit des temps et pendant toute l'histoire universelle de l'humanité, nous n'avons pas enregistré une telle barbarie d'un service secret d'Etat arabe et une telle horreur, à part quelques parenthèses comme celles de la ‘Securitat' de l'ancien dictateur de Roumanie qui a été arrêté, jugé, condamné et exécuté avec son épouse par la Révolution. La Securitat de Moubarak, sous la direction d'Omar Souleymane, est une forme à part, un satellite de la dictature. C'est le seul service de renseignement au monde qui comporte un service de spécialistes dans la propagande antipopulaire, un service entraîné et formé par le Mossad. Selon même des déclarations faites par le journaliste égyptien, Mustapha Bekri, un opposant farouche de Moubarak, les services égyptiens auraient même espionné des Etats arabes, au profit d'Israël, tels que le Liban, l'Algérie et le Soudan entre autres. La plupart des hommes d'affaires (nouveaux milliardaires ou de la mafia de Moubarak) rendent aussi des comptes au Mossad, et ce, sur instruction du Raïs. Le président Moubarak, que le peuple égyptien désignait comme l'homme des «Israéliens» et qui s'est adressé au peuple en indiquant qu'il est l'homme qui a combattu en temps de guerre et en temps de paix au profit de l'Egypte et du monde Arabe, n'a jamais été un héros de guerre. La première fois qu'il s'est envolé pour un combat, son appareil a été abattu et il a sauté en parachute. C'était en 1963 à Tindouf (Algérie) où il a été fait prisonnier par les Marocains quelque temps avant qu'il ne soit libéré au cours d'un échange de prisonniers de guerre entre l'Algérie et le Maroc. La seconde fois, en 1967, il avait abandonné son appareil aux «Israéliens» car il n'a jamais eu le temps de décoller. La dernière fois enfin, en 1973, il était dans l'état-major. Il n'a pas combattu puisqu'il faisait partie de ceux qui monnayaient le kérosène pour les pilotes algériens. Un de nos colonels en retraite le confirme: «Oui, nous avons payé le kérosène égyptien pour défendre le peuple égyptien!»