Les pays arabes ont trop longtemps attendu pour initier de nouvelles réformes politiques. Il ne fallait pas trop attendre pour agir dans le sens de remises en cause des anciennes certitudes qui ont fondé les visions et stratégies des régimes arabes. Pourquoi n'avoir pas anticipé pour que les ondes de séismes politiques ne se transforment pas en tsunamis? Ils ont raté bien des opportunités pour se concerter, même sur des bases polémistes, autour de projets communs, de démarches communes, même de soutiens étrangers communs.
Ils n'avaient pas pris au sérieux les recommandations ou projets américains d'un GMO alors qu'ils auraient dû prendre ensemble les initiatives pour évoluer en cohérence. Pourquoi n'avoir pas réhabilité les parlements sur la base d'élections libres et honnêtes, et sur la base de pouvoirs parlementaires réels? Peuvent-ils sortir des arrière-pensées qui avaient présidé à la construction d'une certaine vision du parlement arabe? L'idée d'une réorganisation du parlement arabe dans l'objectif du renforcement de son rôle sur le modèle avancé de celui de l'Union Européenne ne doit pas faire l'impasse à la fois sur la démocratisation des pays arabes, sur l'homogénéisation des systèmes politiques et sur l'exigence d'un rapprochement des positions, notamment en ce qui concerne les questions de politique interne, de démocratie, défense commune, de sécurité collective et de politique extérieure. Cela était déjà apparu comme une urgence impérieuse que les pays arabes se départissent de politiques internes qui creusent profondément un large fossé entre les régimes et les populations. La preuve est donnée par ce qui se passe dans certains pays arabes qui en sont à des insurrections armées soutenues ouvertement, politiquement et militairement par des pays occidentaux auxquels s'est joint un pays arabe. Serait-il maintenant trop tard pour initier une transition politique de façon à ce qu'il soit visible qu'à l'issue de celle-ci, ils vont emprunter le chemin de la démocratisation pour asseoir au moins un modèle basé sur une certaine légitimité, pour que la menace intérieure ne provienne plus du risque de conjonction entre une opposition bâillonnée et placée dans une situation d'impasse et un terrorisme à l'affût de la moindre vulnérabilité pour semer les graines d'un endoctrinement susceptible de l'élargissement de sa base de recrutement?