Aït R'zine est une commune au relief accidenté constituée de collines, serpentée par un réseau routier d'une trentaine de kilomètres qui invitent à un décor villageois dans cette contrée à 80 km au sud-ouest de Béjaïa. Dans les 14 villages et 5 hameaux qui abritent 16 000 habitants autour du chef-lieu communal, Guendouz, la vie n'est pas enviable. En hiver, les enfants fréquentent une dizaine d'écoles primaires où des poêles à mazout, vétustes et laissant échapper de la fumée, tiennent lieu de moyens de chauffage. Leur fonctionnement n'est pas moins une lourde charge financière pour une APC pauvre qui, pour leur approvisionnement en mazout, dégage une enveloppe non négligeable de plus de 1 million de dinars le trimestre. A l'unique école que compte ce chef-lieu communal, le problème de surcharge des classes se pose avec acuité. 677 élèves pour une capacité d'accueil théorique de 250 places. Contrairement aux communes limitrophes, Aït R'zine n'a pas bénéficié de programme de logements consistant. Seuls quelques logements sociaux ont été réalisés. En revanche, 18 logements sociaux participatifs sont en instance de réalisation au lieudit Boumegga et 20 logements sociaux locatifs seront réceptionnés en 2007 à Bouabdellah. Cependant, l'offre reste en deçà de la demande. Dans le cadre de la politique de résorption de l'habitat précaire, l'APC a, pour rappel, rasé en 2000 pas moins de 16 taudis. Des familles ont été recasées dans des logements évolutifs, d'autres sont retournées dans leur lieu d'origine. Il faut dire qu'à Guendouz, la majorité de la population compte beaucoup sur ses propres moyens pour construire. Ce qui pourrait par contre accentuer la crise de logement ici, c'est l'exode des populations des villages et même des communes avoisinantes. Autant de personnes qui sont en quête de meilleures conditions de vie qu'ils espèrent trouver au chef-lieu communal. Pourtant, à Guendouz, l'eau ne coule pas tous les jours. Dans le meilleur des cas, elle est distribuée un jour sur trois. Les habitants des villages de Bouchekfa, Tighilt, Tizi Tegrart comptent, quant à eux, beaucoup sur le projet d'installation d'une troisième chaîne de renforcement qui est en cours de réalisation pour espérer leur alimentation en eau potable. Bien que le réseau d'assainissement relie tous les villages, le problème de son extension reste posé pour les nouvelles constructions que l'APC est contrainte de raccorder. Accédant au statut de commune à la faveur du découpage administratif de 1984, Aït R'zine ne possède qu'un seul centre de santé réceptionné en juin 1983. Le centre n'arrive pas à répondre aux besoins croissants de la population. Loin de la norme, il couvre une population de 16 000 habitants. Deux médecins, deux dentistes et quatre infirmiers composent le personnel médical qui y travaille. L'ambulance, un véhicule éminemment important dans ce genre de structure, y est inexistante. « Nous restons impuissants devant des cas d'extrême urgence en l'absence d'une ambulance et d'un chirurgien. Il nous faut une assistance médicale spécialisée et absolument un service d'urgence assurant les activités 24h/24h », dira un médecin dudit centre. Pour l'anecdote, faute de moyens, le personnel médical n'avait rien pu faire face à un patient dont la main a été sectionnée. Une demande de création d'un service des urgences a été formulée par l'APC à la direction du secteur sanitaire d'Akbou, « sans suite », selon le premier vice-président de l'assemblée.