La Kabylie est donc conquise mais pas domptée puisque, ça et là, il éclatait régulièrement des troubles qui faisaient régner l'insécurité. C'est dans l'est de la Kabylie, à Bordj Bou Arrérij, Bordj Zemmoura et Qal'at des Bani ‘Abbes,, qu'éclate l'insurrection de 1871, sous la direction du bachagha El Moqrani. L'insurrection s'est répapidement étendu à tout le reste de la Kabylie et même au-delà. Cette insurrection, comme on le sait, a été suivie d'une sévère répression, qui a entraîné l'exécution ou la déportation de centaines de gens, ainsi que le séquestre des meilleures terres, livrées aux colons européens. Mais ni les exécutions massives, ni les déportations, ni le séquestre des meilleures terres au profit des colons, n'ont eu raison de l'esprit de résistance des populations, farouchement opposées à la domination de l'étranger. Des hommes, en conflit contre l'administration coloniale, vont même prendre le maquis et harceler, des années durant les occupants. C'est l'épopée d'arezki al Bachir, d'Ahmed Oumeri que la presse coloniale appelait brigands et criminels. Nous ne parlerons pas aujourd'hui de ces personnages de légendes : la figure que nous évoquerons est moins connu mais néanmoins attachante : c'est celle d'un jeune homme de dix-huit ans, qui, pendant plusieurs mois a tenu en alerte les autorités françaises.