Boualem Charef ne paie pas de mine, il est l'un des coaches les moins médiatisés du pays, mais cela n'enlève en rien aux grandes compétences de cet entraîneur émérite. Il faut dire que Charef a toujours fui les feux de la rampe, préférant déléguer son pouvoir à ses adjoints, lorsqu'il s'agit d'affronter la presse. Ce n'est pas par arrogance ou par dédain qu'il le fait, mais c'est juste pour cacher sa grande timidité que ses éternelles lunettes de soleil qu'il porte presque tout le temps, ont du mal à dissimuler. En fait, le coach de l'USMH ne connaît qu'un seul langage, celui du terrain. Cet acharné du travail est tout le temps à la recherche de la perfection. Nonobstant ses grandes connaissances footballistiques, il ne cesse pas de se recycler, pourtant les autres entraîneurs du pays se seraient contentés de la moitié des diplômes que possède Charef. Ce pur produit de l'ISTS a débuté sa carrière d'entraîneur au début des années 90, alors qu'il était encore étudiant. C'est à l'USMA qu'il a fait ses premiers pas en tant qu'adjoint du regretté Ali Benfeddah. Depuis, Boualem Charef a roulé sa bosse, mais il a toujours préféré dans l'ombre, même à l'époque où il formait un duo avec Rabah Saâdane au niveau de l'équipe nationale. Les gens ont tendance à oublier que Charef a grandement contribué dans la réussite des Verts lors de la CAN 2004 en Tunisie. Il est vrai que dans ce milieu, seuls les plus médiatisés bénéficient d'une grande aura, n'empêche le mérite de cet entraîneur est incontestable. Charef ne sait peut-être pas communiquer, il préfère se donner entièrement à son métier, mais il le fait bien. Son parcours, ces deux dernières saisons avec l'USMH, le prouve bien. Voilà un club des plus modestes qui a volé la vedette aux grosses cylindrées de l'élite. Grâce à qui ? Tout le monde est unanime à reconnaitre l'énorme contribution du coach qui a pu former, avec des joueurs recrutés des petites divisions, une équipe performante qui a non seulement tenu la dragée haute aux équipes huppées, mais qui pratique aussi un football de haute facture, séduisant et efficace. Si la saison écoulée son équipe a pu bénéficier de l'effet de surprise, il n'en est rien cette année. Si l'USMH est en finale aujourd'hui, ce n'est guère le fait du hasard, le mérite revient en premier lieu à ce technicien hors pair, l'un des meilleurs du pays, si ce n'est le meilleur. En tout cas, Boualem Charef a prouvé une fois de plus que seul le travail paye, Sétif et ses «stars» l'ont appris à ses dépens. S'il remporte la coupe, ça ne serait que justice.