Le député PCF Jean-Claude Lefort a appelé mardi la France à reconnaître l'Etat de Palestine et intervenir auprès de l'Union européenne pour agir dans le même sens. "Je demande que la France déclare solennellement et officiellement reconnaître l'Etat de Palestine et entraîne les autres membres de l'Union à agir de même", a-t-il déclaré dans une lettre ouverte à Mme Michèle Alliot-Marie, chef de la diplomatie française. "Je vous demande instamment, par cette lettre ouverte, de faire dès aujourd'hui : que la France reconnaisse l'Etat de Palestine dans les frontières d'avant la guerre de 1967", avec El Qods comme capitale et qu'elle contribue "décisivement" comme membre permanent du Conseil de sécurité à "son admission comme membre de plein droit par l'Assemblée générale des Nations unies", a-t-il poursuivi. Ce serait, a estimé M. Lefort, qui préside également l'Association France- la Palestine, "un acte politique majeur, de nature à débloquer une situation d'impasse qui peut, à tout moment, menacer gravement la paix mondiale". "Reconnaître de jure et de facto un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale et contribuer à ce qu'il soit bientôt accueilli au sein des Nations unies, voilà une décision que peut prendre sans tarder l'Union européenne. Car le "moment, n'est pas à venir, il est venu", a-t-il dit. Le député PCF s'est en outre demandé pourquoi l'Union européenne devrait-elle se placer "à la remorque" des Etats-Unis et se rendre "dépendante de leur crise stratégique", déplorant son "inaction" au Proche-Orient. Il reproche par ailleurs à la diplomatie française de s'"inquiéter" pour la stabilité du la région, alors que cette même instabilité, a-t-il dit, est "la conséquence d'une politique et des complicités dont bénéficie Israël", rappelant que cette instabilité régionale résulte aussi du "refus obstiné d'Israël à appliquer les résolutions pertinentes des Nations unies" sur les conflits israélo-palestinien et israélo-arabe. "Les Palestiniens n'en peuvent plus de cette injustice qui les frappe depuis plus de 40 ans, a-t-il dit, soulignant que l'instabilité régionale est également "le fruit de la complaisance de la communauté internationale à l'égard de cette injustice, et de son de son refus d'imposer fermement le droit à Israël" "La diplomatie française agit et sanctionne quand il s'agit de la Côte d'Ivoire, mais lorsqu'il s'agit d'Israël, qui pourtant piétine chaque jour les décisions de l'Onu, le mot sanction disparaît de son vocabulaire", a-t-il conclu.