Les négociations avec le constructeur français Renault pour l'implantation d'une usine en Algérie sont ''avancées'', a affirmé samedi le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi. "Nous sommes, effectivement, en train d'examiner des offres de certains constructeurs automobiles : discussions avancées avec Renault et à un stade qui l'est moins avec Volkswagen", a déclaré M. Benmeradi dans un entretien à l'APS. M. Benmeradi s'exprimait à la veille de la visite en Algérie de Jean Pierre Raffarin, envoyé spécial du président français, avec lequel il est prévu la poursuite des négociations sur plusieurs projets industriels, notamment l'implantation d'une usine Renault en Algérie. M. Benmeradi a rappelé dans ce sens les conditions sur lesquelles la partie algérienne a insisté lors de ces négociations, comme le taux d'intégration satisfaisant pour les produits nationaux, la participation conjointe dans la constitution du capital de l'usine dans les limites permises par le cadre législatif en vigueur et l'engagement d'aller à terme sur les marchés extérieurs. Selon lui, "Renault a confirmé son intérêt à voir le taux d'intégration croître à l'effet de réduire les coûts logistiques". Pour ce faire "le concours des sous-traitants nationaux est de mise, ceux existants font ressortir un potentiel industriel à l'état embryonnaire qui nécessitera un accompagnement par des actions d'investissements supplémentaires", ajoute-t-il. "Il ne s'agit nullement d'une simple usine de montage, mais d'un projet de fabrication automobile, qui repose sur la croissance du volume du produit localement par la joint venture'', rappelle encore le ministre. Une négociation, d'ailleurs, sur le niveau de participation en numéraire de Renault dans le capital de la société mixte est engagée dans le strict respect des nouvelles règles de partenariat édictées par l'ordonnance sur l'investissement (51%-49%), précise-t-il. En outre, le constructeur français devrait s'engager à intégrer le volet ''export'' afin de satisfaire la condition édictée par la loi en matière de balances devises excédentaire, poursuit le ministre. Par ailleurs, les pourparlers avec la partie française s'articulent autour de la question des avantages à accorder au projet dans le strict respect de ceux prévus par l'ordonnance relative au développement de l'investissement et des textes pris pour son application. Résumant l'importance "de ce projet prometteur", le ministre a indiqué qu'il "s'agit d'un projet qui s'inscrit en droite ligne de la volonté des pouvoirs publics de diversifier, développer une nouvelle filière industrielle et une économie hors hydrocarbures en vue de contribuer sensiblement à la résorption du chômage". M. Benmeradi a indiqué par ailleurs que son département examine des offres de certains autres constructeurs européens et asiatiques, estimant qu'"il y a de la place en Algérie pour plus d'un constructeur". A ce propos, il révèle que le groupe Volkswagen a marqué son intérêt pour réaliser un projet de montage en Algérie, mais les discussions avec lui sont ''à un stade moins avancé'' que celles engagées avec Renault. A ce titre, des discussions préliminaires ont eu lieu le 2 novembre dernier avec le constructeur allemand, qui a procédé à la présentation sommaire de son projet d'investissement susceptible d'être inscrit dans la stratégie de développement du groupe automobile allemand en Afrique du nord. ''La partie algérienne est en attente d'une proposition comprenant un business plan de la part du groupe dans les meilleurs délais'', a souligné le ministre, ajoutant qu'au stade actuel des discussions, ''il est prématuré d'en dire plus''. Pour les constructeurs sud coréens, le ministre a précisé que jusqu'ici son département ''n'a pas reçu d'offres émanant de ce pays", soulignant que ''le le marché algérien dispose de multiples atouts pour développer le volet exportation''. Revenant par ailleurs sur les actions menées par le gouvernement pour encourager l'investissement étranger et privé, M. Benmeradi note que le dispositif actuel en matière d'investissement "est enrichi" chaque année, à la faveur des lois de finances, par des mesures pour dynamiser l'investissement national et étranger. Il cite à ce propos les mesures relatives à la réduction de la pression fiscale, la facilitation de l'accès au foncier ainsi que l'amélioration des procédures administratives pour faciliter l'acte d'investir. "L'investissement étranger bénéficie des mêmes avantages que l'investissement national, en tenant compte de sa réalisation en partenariat gagnant-gagnant", a encore souligné le ministre. Aussi dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, ''de nouvelles zones industrielles seront créées'', a précisé M. Benmeradi, ajoutant par ailleurs que les zones existantes verront ''la mise en place de services d'appui, leur réhabilitation étant déjà réalisée''. "Toutes ces mesures visent la création d'emplois, et l'encouragement des compétences nationales", a-t-il dit.