Les participants à la deuxième journée des travaux du colloque international sur "l'Islam au Maghreb arabe et le rôle de Tlemcen dans sa propagation" ont souligné, mardi à Tlemcen, l'intérêt accordé à l'architecture pour hisser Tlemcen au rang des cités distinguées du Maghreb arabe et en centre de rayonnement et de convergence de savants, étudiants et commerçants. Selon le Dr. Negadi Sidi Mohamed, chef de département Archéologie à l'Université de Tlemcen, le modèle d'urbanisme du vieux Tlemcen se distingue par sa subdivision en trois secteurs urbains, notamment celui des décideurs qui comprend "El Mechouar", la Grande Mosquée et le tribunal "Dar El Kadi". Dans le second s'opèrent les transactions commerciales et les activités artisanales, alors que le dernier est réservé à l'habitat, a-t-il indiqué, soulignant que ces secteurs sont en interaction sans s'enchevêtrer en matière de construction. Le même conférencier a rappelé que la ville antique se trouve actuellement au cœur de Tlemcen, ce qui lui confère un caractère distinct, car préservant toujours sa forme traditionnelle, bien que beaucoup de ses constructions ont fait l'objet de restauration. Pour sa part, le professeur Laredj Abdelaziz de l'institut d'archéologie de l'Université d'Alger a mis en exergue la concurrence qui prévalait entre les villes de Tlemcen (zianide) et Fès (mérinide) en matière d'architecture en notant que cette concurrence a mené à un mouvement urbain, architectural et artistique qui se distingue dans plusieurs infrastructures multifonctionnelles. Il a ajouté que Tlemcen s'est inspirée des techniques et méthodes de ces infrastructures et ce qu'elle recèlent comme décorations et ornements du patrimoine artistique almohade et andalous en introduisant des caractéristiques de l'époque, ajoutant des améliorations qui ont rendu ses produits novateurs et créatifs. Le Dr. Bensenouci El Ghaouti de l'Université de Tlemcen a conclu, dans sa communication consacrée à l'étude des fonctions de la ville, que Tlemcen a vécu son âge d'or sous la culture arabo-musulmane où elle était le centre de rayonnement culturel et une ville féconde de pensée et d'urbanisme et une base principale de commerce. L'industrie et les arts islamiques à Tlemcen à l'instar des métiers du cuivre ont été également abordés lors de cette rencontre de trois jours, organisée par l'université de Tlemcen en collaboration avec le Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, dans le cadre de la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011". Ce colloque, auquel prennent de nombreux professeurs et chercheurs algériens et étrangers, doit se poursuivre mercredi pour traiter du thème "Relation de Tlemcen avec les pays voisins" à travers une série de conférences abordant, entre autres, "La lecture dans la relation Tlemcen Zianide avec les deux Etats hafside et mérinide", "Tlemcen et ses espaces sous le règne d'Abdeloued" et "Le mouvement scientifique à Tlemcen et son impact aux Maghreb arabe au 8e et 9e siècles de l'hégire".