Le Secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), M. Ekmeleddin Ihsanoglu, a déclaré vendredi à New York que son organisation optait pour une solution politique à la crise syrienne et qu'une mission de l'OCI se trouve actuellement à Damas. Interrogé sur la situation en Syrie lors de sa conférence de presse tenue au siège de l'ONU à l'issue d'une visite de trois jours à Washington et New York, M. Ihsanoglu a répondu ''qu'il n'y a d'autres options que de croire en une solution politique''. Par ailleurs, il a fait savoir qu'une mission d'évaluation de l'OCI, dont l'envoi avait été décidé en novembre 2011, a finalement pu se rendre jeudi dernier à Damas, en collaboration avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) du système de l'ONU. Précisant que l'OCI est liée à OCHA par un Mémorandum d'accord conclu la semaine dernière, il s'est dit ''soucieux de privilégier les canaux diplomatiques pour la recherche d'une solution à la question syrienne''. Il a, à cet égard, préconisé qu'il fallait faire la distinction entre les aspects politique et humanitaire de la crise syrienne, indiquant que la question humanitaire ne devait pas être politisée et qu'il était urgent d'y répondre en mettant tout en oeuvre pour stopper les effusions de sang et les combats. ''Nous appuyons la mission confiée à M. Kofi Annan en espérant qu'avec sa médiation nous parviendrons à une solution acceptable par tous''', a-t-il poursuivi. Il s'est dit persuadé que l'arrêt des combats permettrait de créer un climat favorable à une résolution politique et favoriserait un accord entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité pour l'élaboration et l'adoption d'une résolution sur la Syrie prenant en compte les attentes et les sensibilités de toutes les parties. Il a insisté sur le fait que tous ces acteurs sont opposés à toute intervention militaire en Syrie. S'agissant de la question israélo-palestinienne, le Secrétaire général de l'OCI a indiqué que son organisation est engagée en faveur de la sauvegarde de tous les lieux saints des trois grandes religions monothéistes (Islam, Christianisme et Judaïsme) à El Qods. Il a insisté que l'OCI jugeait illégale toute activité de colonisation à El Qods-Est et était soucieuse de faire respecter les droits de la population qui habite ces quartiers depuis plusieurs siècles. Sur un autre plan, il s'est félicité de la rencontre qu'il a récemment eue à Washington avec la Secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary Clinton, qui a été couronnée par la signature d'un Mémorandum d'accord entre l'OCI et l'Agence américaine de développement international (USAID). Selon lui, la signature de cet accord va notamment permettre aux parties de faire face aux besoins des victimes des combats, de la famine et de la sécheresse en Somalie. S'agissant de la récente réunion inaugurale à Djakarta (Indonésie) de la Commission des droits de l'homme permanente indépendante de l'OCI, M. Ihsanoglu s'est réjoui de l'ouverture de cette ''nouvelle phase'' qui permet à l'OCI de disposer d'une institution qui promeut et surveille le respect des droits de l'homme dans les 57 Etats membres de l'OCI. A ce propos, il a relevé que cette Commission a décidé, lors de sa première réunion, de porter une femme à sa présidence. L'OCI, dont le siège est à Djeddah (Arabie saoudite) est une organisation intergouvernementale créée le 25 septembre 1969 sous le nom initial d'Organisation de la conférence islamique, avant de changer de nom en juin 2011 pour être appelée, depuis, Organisation de la coopération islamique.