La première cause de mortalité dans le monde, bien avant le cancer, est imputable aux maladies cardiovasculaires, a indiqué jeudi un spécialiste de médecine interne devant les participants aux 31èmes Journées scientifiques du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Constantine. Le Pr. Daoud Roula, médecin chef de service au CHU, a ajouté, au cours de cette manifestation ouverte mercredi à la faculté de médecine de l'université Mentouri, que les facteurs de risque cardiovasculaire "gagnent en ampleur en termes de fréquence". Se référant à des statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le même spécialiste a estimé à quelque 17 millions le nombre annuel de décès liés aux affections cardiovasculaires, ainsi qu'à la pathologie coronarienne et aux cancers colorectaux, ce qui représente "près du tiers de la mortalité mondiale totale et notamment dans les pays émergents". "L'Algérie, à l'instar des autres pays du sud de la méditerranée, est en phase de transition sanitaire", a encore affirmé le Pr. Roula, président du comité scientifique de ces journées, précisant qu'une étude avait confirmé la prééminence, au plan national, des maladies non transmissibles et des facteurs de risque cardiovasculaire. Le Pr. Achour Mohamed Abdou, du service des urgences médicales et le Dr. Nadia Djeghri, cardiologue, ont fait état, dans leurs communications, des difficultés entravant la prise en charge des malades coronariens en général et des sujets atteints d'infarctus de myocarde en particulier. "Le nombre d'infarctus de myocarde, estimé à près de 450 cas en 2011 au CHU de Constantine, est en progression aussi bien chez les hommes que chez les femmes et même chez des sujets jeunes", ont souligné ces deux praticiens, relevant, dans ce contexte, "les nombreux obstacles qui influent négativement sur la prise en charge adéquate et efficace de ce genre de maladies". L'étroitesse des structures d'accueil, le déficit enregistré en matériels et en équipements d'exploration, le flux quotidien des malades vers le CHU et le retard de la consultation de la part de patients se souciant peu de la gravité de leur maladie, constituent les principales causes de cette défaillance en matière de prise en charge, ont-ils précisé. Pour ce qui est des cancers colorectaux, second thème soumis aux débats lors de cette rencontre durant laquelle ont été présentées 45 communications orales et 103 affichées, le Pr. Roula a affirmé que cette pathologie constitue la 2ème cause de mortalité par cancer dans le monde. En termes de fréquence, les statistiques de l'OMS attribuent au cancer rectal le second rang chez la femme après le sein, et le 3ème chez l'homme après le poumon et la prostate, a ajouté le même spécialiste, précisant qu'en Algérie, "les données concernant les cancers en général et colorectaux en particulier, ont bien évolué et sont régies, elles aussi, par une incontestable mutation épidémiologique".