Un important effort financier de plus de 3.000 milliards de DA (environ 40 milliards de dollars) a été consacré à la modernisation des infrastructures et des réseaux de transport à travers différents programmes de développement depuis les treize dernières années, a indiqué le Secrétaire Général du ministère des Travaux publics, M. Hocine Necib. "Plus de 3.000 milliards de DA ont été investis dans la réalisation de nombreux projets d'infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires de base inscrits dans l'action du gouvernement depuis 1999 à ce jour, et qui ont eu des retombées économiques importantes ", a affirmé M. Necib dans un entretien à l'APS. Ces investissements concrétisés représentent chaque année près de 3% du produit intérieur Brut (PIB), alors que durant les décennies précédentes l'Algérie consacrait à peine 1% de son PIB aux projets d'infrastructures de base. "Nous sommes en train d'investir environ 3% dans le secteur des Travaux Publics notamment dans les projets routiers qui ont atteint des niveaux très importants, tandis que la règle universelle recommandée par la Banque Mondiale est située entre 1et 2 %", a-t-il relevé. Rattraper un retard de plusieurs décennies... Qualifiant d'"efficace" la stratégie adoptée par l'Algérie dans ce domaine, M.Necib s'est dit "satisfait" des projets concrétisés dans le secteur qui a réalisé entre les années 2000 et 2012 plus de 8.700 km de routes et 2.983 km d'autoroutes et de voies express dont le méga-projet de l'autoroute Est-Ouest (1.216 km), actuellement en cours d'achèvement. En outre, 19 infrastructures portuaires et 4 plates-formes aéroportuaires (ports de commerce et de pêche, aérodromes et pistes d'atterrissage) ont été également construites durant cette période. Tous ces projets réalisés dans le cadre de programmes quinquennaux successifs (2001-2005), (2005-2009) et celui en cours (2010-2014) avaient pour objectif essentiel de rattraper le retard accusé par l'Algérie durant la période coloniale et pendant la décennie noire où d'autres priorités relatives au développement primaient. "L'Algérie avait besoin de développer ses infrastructures de base parce qu'elle occupe une position stratégique au coeur du Maghreb et même dans la méditerranée, qui lui impose de disposer d'un bon réseau de liaisons routières, de ports et d'aéroports", a-t-il souligné. S'agissant du volet routier, l'Algérie qui ne comptait au lendemain de l'indépendance que 73.000 km de routes dont 18.000 km revêtues a réussi à étendre son réseau à 103.945 km jusqu'a l'année 2000. Un grand intérêt a été accordé à la réalisation d'autoroutes et voies express, des infrastructures inexistantes à l'indépendance, alors que l'Algérie ne disposait en l'an 2000 que de 637 km d'autoroutes. Quant aux infrastructures maritimes, depuis l'indépendance à l'an 2000 le nombre de ports existants en Algérie a connu lui aussi un accroissement considérable puisque les ports de commerce et de pêche sont passées de 24 à 32 infrastructures. La côte algérienne compte actuellement 51 infrastructures maritimes dont 11 ports de commerce, 2 ports pétroliers, 41 ports de pêche et un seul port de plaisance. Toujours selon le bilan du ministère des Travaux publics, le nombre des aéroports ouverts à la circulation aéronautique civile est passé de 27 à 32 plates-formes. Des retombées économiques considérables... M.Necib a affirmé que toutes ces actions de développement du secteur des Travaux publics sont le fruit d'une démarche visant l'amélioration des conditions de circulation des personnes et des marchandises, ce qui est bénéfique aux secteurs du transport, du commerce, de la pêche et du tourisme. Il s'agit, a poursuivi le même responsable, de "relever de nombreux défis dans un monde qui connaît de profondes mutations afin de placer l'Algérie durablement sur le chemin de la croissance économique". Parlant, par ailleurs, des retombées socio-économiques de ces projets, il a souligné leur contribution au désenclavement des différentes régions isolées, une meilleure valorisation des richesses naturelles locales et nationales, et à la modernisation du réseau routier mais surtout la création d'emplois et l'amélioration des conditions de vie des populations. Insistant sur le caractère stratégique du secteur des travaux publics, le secrétaire général du ministère a affirmé que le secteur met le cap désormais sur 2025 afin d'atteindre de nouveaux objectifs majeurs dans le cadre de la mise en oeuvre de plusieurs schémas directeurs. Ces programmes s'inscrivent dans la continuité des actions réalisées jusque-là, à travers une série de projets notamment la rocade des hauts plateaux, la 3è et la 4è rocade d'Alger et le parachèvement de la section algérienne de la route Transsaharienne. Celle-ci, une fois totalement achevée, reliera Alger à Lagos (Nigeria). Le développement d'un réseau de transport intermodal (routes/rail/aéroports/ports) figure parmi les priorités du secteur dans le but de dynamiser les échanges commerciaux aux plans national et international, a encore affirmé M. Necib. Dans le cadre de ces projets futurs, une importance particulière sera accordée à la maîtrise de la qualité, des délais et des coûts dans la concrétisation des infrastructures de base et l'amélioration de l'aspect architectural et esthétique des ouvrages par l'introduction de nouvelles techniques de construction, a-t-il encore affirmé.