Le Fonds monétaire international (FMI) va réviser en baisse ses prévisions de croissance mondiale, en raison de la persistance des facteurs à l'origine du ralentissement de l'activité économique, a indiqué jeudi le directeur-ajoint du département Asie-Pacifique du FMI, lors d'une conférence de presse. "Nous sommes en train de réviser à la baisse nos prévisions de croissance mondiale de quelques dixièmes de points", a déclaré Hoe Ee Khor. Dans ses prévisions faites en juillet dernier, le FMI tablait sur une croissance mondiale de 3,5% pour 2012 et de 4,1% en 2013. Cette annonce est sans surprise puisqu'elle a été déjà précédée par celle de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) qui a indiqué récemment que la croissance mondiale devrait s'établir, selon ses estimations, à 2,3% en 2012 contre un pronostic de 2,5% fait en juin dernier. Pour la région de l'Afrique du nord, la croissance devrait s'établir à 3,9% en 2012 contre -1,1% en 2011, selon la CNUCED. Elle prévoit une croissance de 1,1 % dans les pays développés cette année, avec une nouvelle récession dans la zone euro (-0,4%) et une croissance d'environ 2 % aux Etats-Unis. Selon les analystes, les principaux facteurs de l'incapacité d'une relance économique solide sont imputables essentiellement à la situation financière difficile de la zone euro dont la croissance est positive mais faible dans les pays du noyau dur et négative dans la plupart de ceux de la périphérie. Aux Etats-Unis, la croissance est positive, mais trop lente pour faire véritablement reculer le chômage. Les grands pays émergents, de la Chine au Brésil, en passant par l'Inde, ont aussi vu leur rythme de croissance se ralentir. Ainsi, les pays périphériques de la zone euro, dont l'Italie et l'Espagne, sont confrontés à des ajustements difficiles. Le redressement des finances publiques est nécessaire, mais plombe la croissance. Les banques ont affaire non seulement aux créances compromises accumulées, mais aussi à une recrudescence des prêts improductifs, conséquences de la dépression de l'activité économique. Parce que la dette publique est élevée, les Etats doivent payer cher leurs emprunts. Egalement pessimiste pour l'économie américaine, la Réserve fédérale des Etats-Unis table désormais sur une croissance américaine comprise entre 1,7% et 2% en 2012, contre de précédentes prévisions, faites en juin, qui faisaient état de projections de 1,9% à 2,4%. Pour tenter de fixer le cap de l'économie américaine et réduire le chômage qui reste rivé à plus de 8%, la banque centrale américaine avait décidé, la semaine dernière, de lancer un autre plan de soutien à l'économie à travers le rachat de 40 milliards de dollars de titres financiers par mois afin de permettre aux banques de prêter davantage et améliorer le marché de l'emploi. Cette opération est la troisième après celles lancées dans le sillage de la crise financière de 2007 pour un montant global de 2.300 milliards de dollars injectés sur le marché financier.