Le marché de l'emploi au Royaume-Uni risque de se détériorer avec l'arrivée prévue en 2014 de ressortissants roumains et bulgares, en vertu de l'application des règles européennes de liberté de circulation, ont averti des experts. Selon ces règles, vingt-neuf millions de Bulgares et de Roumains obtiendront désormais le droit de vivre et de travailler librement en Grande-Bretagne en 2014. Les prévisionnistes ont affirmé que cela pourrait conduire à l'arrivée d'un nombre important de nouveaux migrants, de la même manière que lorsque la Pologne et d'autres pays d'Europe ont gagné les mêmes droits en 2004. Quelque 670.000 personnes originaires des huit pays admis au sein de l'UE en 2004, travaillent aujourd'hui au Royaume-Uni, selon les chiffres de l'Office national britannique des statistiques. Les citoyens bulgares et roumains ont actuellement des droits restreints pour venir en Grande-Bretagne depuis que leurs pays ont rejoint l'Union européenne en 2007, mais ces limites seront levées le 31 décembre 2013, ce qui leur permettra de se déplacer librement au Royaume-Uni. Les restrictions seront levées à un moment où un grand nombre de Britanniques remettent en cause la relation avec l'UE et s'interrogent sur l'impact des règles européennes de liberté de mouvement sur l'emploi pour les Britanniques. Mais il ne semble y avoir aucune perspective que la Grande Bretagne empêche la levée de ces restrictions, ce qui serait contraire aux dispositions du traité signé dans le cadre européen. Robert Rowthorn, professeur émérite d'économie à l'Université de Cambridge, a indiqué que "le potentiel de l'immigration est très important parce que la Bulgarie et la Roumanie sont des pays pauvres et ils ont, ensemble, une population de près de 30 millions d'habitants". "Lorsque la Pologne et d'autres pays d'Europe orientale ont rejoint l'UE en 2004 il y avait une augmentation inattendue de près d'un million de personnes au Royaume Uni, le solde migratoire tournait à environ 40.000 par an (à) j'imagine qu'un modèle semblable va se reproduire avec la Roumanie et la Bulgarie", a-t-il ajouté. Selon le Sunday Telegraph, le PIB par habitant en Bulgarie était de 6325 dollars en 2010, pays le plus pauvre de l'Union européenne, et de 7538 dollars en Roumanie contre 36.100 dollars au Royaume-Uni. Les deux pays ont des populations en baisse en raison de l'émigration. Plus de 130.000 immigrés en provenance de Roumanie et de Bulgarie vivent en Grande-Bretagne et ce pays est l'une des destinations préférées des migrants bulgares, avec la Grèce, l'Espagne et l'Allemagne. "Toutefois, avec la crise que connaissent l'Espagne et l'Italie qui attiraient 80% des émigrés bulgares et roumains, il ya risque que ces travailleurs vont s'orienter vers le Royaume-Uni", avertissent les experts. Sir Andrew Green, directeur de l'organisme de contrôle de l'immigration Migrationwatch, a déclaré s'attendre a un pic important d'arrivées de citoyens roumains et bulgares, "d'autant que les économies dans d'autres régions de l'Union européenne souffrent de graves difficultés. Ni l'Espagne, ni l'Italie ne présentent une solution pour l'instant si vous êtes à la recherche d'un emploi", a-t-il ajouté. Il a suggéré une prolongation d'un an des dispositions transitoires, pour contrôler le flux de nouveau migrants vers le Royaume-Uni soulignant que "la Grande-Bretagne a ouvert la porte, beaucoup plus que n'importe quel autre pays, aux migrants européens et nous pourrions justifier un cas particulier d'une telle extension", a-t-il dit.