Le gouvernement britannique envisage de mettre en oeuvre un paquet de mesures pour durcir davantage les règles sur l'immigration, afin d'atteindre ses objectifs de porter à moins de 100.000, le nombre de migrants à l'horizon 2015. La nouvelle série de propositions devrait être dévoilée dans quelques semaines par le gouvernement de coalition qui exposera dans le détail la façon dont il vise à faire baisser l'immigration des travailleurs hors UE. Parmi ces nouvelles mesures «draconiennes» qui seront annoncées, une loi forçant les entreprises à révéler le nombre de travailleurs étrangers qu'elles emploient, selon le Daily Telegraph. D'autres dispositions entreront en vigueur, notamment celles liées aux mariages blancs. La période exigée pour une personne mariée pour s'installer au Royaume-Uni afin de rejoindre son conjoint sera portée de deux à cinq ans, dans le nouveau règlement, selon la même source. Il s'agit également de relever le salaire annuel pour les travailleurs hors UE qui veulent s'installer au Royaume-Uni, actuellement fixé à 20.000 livres Sterlings (22.000 euros). La plus radicale de ces propositions pourrait amener des entreprises à publier, pour la première fois, la nationalité de leurs employés. Les Conservateurs espèrent reprendre l'initiative politique après leur conférence du parti ou ils ont été sévèrement critiqués sur ce volet. Un quota de 21.700 travailleurs migrants par an (hors UE) est autorisé à entrer au Royaume Uni d'ici 2015. Par ailleurs, selon les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), 97.000 immigrés clandestins ont travaillé au Royaume-Uni pour une période inférieure à douze mois en 2009. Le nombre d'immigrés entrés au Royaume-Uni qui était de 113.000 en 2004, a culminé à 208.000 en 2006 avec l'arrivée des nouveaux pays membres de l'UE comme la Pologne, la Lituanie, l'Estonie, Slovaquie, Slovénie, Hongrie, République tchèque et la Lettonie. Des dizaines de milliers de travailleurs étrangers dont la présence est illégale en Grande Bretagne, prennent chaque année, des emplois à court terme, précise le dernier rapport de l'ONS soulignant l'ampleur du phénomène de l'immigration clandestine auquel fait face la Grande Bretagne. Alp Mehmet, vice-président de Migrationwatch UK, a relevé «le manque de clarté et d'efficacité de la politique d'immigration du gouvernement qui laisse la porte ouverte aux clandestins». Selon lui, ces dernières statistiques montrent que la réalité en matière d'immigration du pays a été cachée par «la fumée et des miroirs». Pour d'autres spécialistes, la politique de l'immigration a besoin de «recentrage». Le fond du problème, affirment-ils, est que la Grande Bretagne ne considère pas les travailleurs de l'UE comme des migrants alors qu'ils représentent l'écrasante majorité des immigrés entrés au Royaume Uni au cours des dernières années, profitant pleinement, ou «abusant» du système social tandis que l'essentiel de leur épargne est expédié vers le pays d'origine au détriment de l'économie britannique. En revanche, le gouvernement ferme de plus en plus les portes aux travailleurs issus de pays hors UE - qui sont minoritaires par rapport a ceux des pays de l'Est - bénéficiant difficilement des prestations sociales et qui dans la majorité des cas, contribuent a l'économie en investissant dans des petits projets,notent les analystes appelant le gouvernement a une meilleure approche de la question.