Le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, s'est prononcé mardi à Alger en faveur de la consécration du régime présidentiel dans le cadre de la révision de la constitution. Au cours d'une conférence de presse tenue au siège de son parti, M. Benabdeslam a appelé à la mise en place d'une commission composée de représentants de partis politiques, de personnalités nationales et d'experts en droit constitutionnel pour la rédaction de la future constitution. Il a appelé également à l'élection d'une assemblée constituante pour la discussion des amendements qui seront portés à la nouvelle constitution, au lieu de l'Assemblée populaire nationale (APN) qu'il a estimée "non habilitée à discuter d'une question aussi importante", et proposé une "étape transitoire d'une année et un gouvernement d'union nationale qui superviserait un référendum sur la constitution et toutes les échéances futures dont l'élection présidentielle". Sur un autre plan, le président du FAN a condamné le "phénomène de propagation de la corruption dans la société", estimant qu'il doit être "éradiqué à sa source". S'agissant des protestations de jeunes manifestants dans le sud du pays, M. Benabdeslam a affirmé que leurs revendications étaient "légitimes" et salué le sens élevé de patriotisme dont ont fait preuve ces jeunes qui ont tenu à exprimer leur attachement à l'unité nationale durant leur dernier rassemblement à Ouargla. Evoquant le phénomène d'enlèvements d'enfants et leur assassinat, le président du FAN a fait observer que ce phénomène "avait secoué la société algérienne toute entière" et donné la "preuve de l'échec des systèmes de l'éducation, la communication, la culture, la mosquée et la justice". A cet égard, M. Benabdeslam a exigé l'application "en public" de la sentence de la peine de mort à l'encontre des auteurs de tels crimes. Au plan international, le président du FAN a dénoncé le jugement par un tribunal militaire marocain de civils sahraouis du groupe Gdeim Izik et appelé le Maroc à "cesser cette politique", avant de réitérer le soutien de son parti au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Quant à la guerre qui se déroule au Mali, M. Benabdeslam a souligné qu'elle s'inscrivait dans le cadre d'un "plan néo-colonialiste", dénonçant "les crimes contre l'humanité qui sont commis au nord du Mali au nom de la lutte antiterroriste". "La solution de la question malienne doit passer par le dialogue et la réconciliation entre tous les maliens", a conclu M. Benabdeslam.