Les habitants de la capitale centrafricaine ont commencé à reprendre progressivement jeudi leurs activités quatre jours après le renversement du président François Bozizé par la coalition rebelle du "Séléka" qui a annoncé une reprise de la vie administrative et économique pour mardi prochain. Quatre jours après la prise de Bangui par les rebelles du Séléka, la capitale centrafricaine connaît depuis mercredi une reprise des activités. Selon des habitants cités par les médias, "les provisions étant épuisées, la population a commencé à sortir, encouragée par la reprise de quelques moyens de transports (bus et taxis), et l'ouverture de certains marchés et commerces dans la capitale". En raison du climat d'insécurité qui régnait dans la capitale, le porte-parole du "Séléka", Christophe Gazam Betty, avait appelé mercredi "tous les hommes en armes" à "se faire identifier", affirmant que toute effraction à la loi sera immédiatement sanctionée. "Tous les hommes en armes doivent se faire identifier" sur deux sites militaires (...) Ils leur sera délivré un badge d'identification. Tous ceux qui ne l'ont pas fait enfreindront la loi. Une loi qui sera appliquée sans ménagement", avait-il averti à la radio nationale. Le porte-parole, proclamé ministre de la Communication par le dirigeant du Séléka et nouvel homme fort du pays, Michel Djotodia, a expliqué que cette mesure vise à faire cesser les pillages et les rackets qui ont lieu à Bangui. — -Reprise mardi prochain de la vie administrative et économique en Centrafrique Face à l'anarchie et aux actes de pillages et vandalismes enregistrés dans plusieurs établissements et administrations publics et privés de la capitale, le chef du Séléka Michel Djotodia a appelé jeudi toutes les forces de sécurité à travailler "ensemble" afin de permettre un reprise de la vie administrative et économique en Centrafrique au plus tard mardi prochain. A l'issue d'une réunion de Djotodia avec les "officiers supérieurs" du Séléka, mais aussi de l'armée régulière, de la gendarmerie et de la police, le porte-parole de la coalition rebelle, Christophe Gazam Betty a affirmé : "nous allons reprendre la vie économique et administrative mardi au plus tard". Le chef du Séléka Michel Djotodia avait quant à lui annoncé lundi qu'il allait suspendre les institutions et légiférer par ordonnances pendant une période de transition de trois ans. Il s'était aussi engagé à reconduire Nicolas Tiangaye, au poste de chef du gouvernement d'union nationale. L'accord de paix signé le 11 janvier à Libreville (Gabon) mettait en place un gouvernement d'unité nationale composé du clan au pouvoir, des rebelles et de l'opposition. Mais les rebelles, qui ont renversé dimanche le président François Bozizé après une offensive éclair à Bangui, invoquent le non-respect des accords de Libreville par le camp Bozizé. ---Un sommet extraordinaire de la CEEAC le 3 avril consacré à la Centrafrique Le président tchadien, Idriss Déby Itno, a annoncé ajourd'hui qu'un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) consacré à la Centrafrique se tiendra le 3 avril à N'Djaména. Le sommet étudiera, selon les médias, "les possibilités de revenir à l'accord de Libreville", signé le 11 janvier entre le clan du président déchu centrafricain François Bozizé, les rebelles du Séléka et l'opposition, après une première offensive qui avait mené le Séléka aux portes de Bangui. Le chef de l'Etat tchadien a fait cette annonce en marge du cinquième sommet du groupe pays émergents Brics - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud -, à Durban en Afrique du sud auquel il était invité en qualité de président en exercice de la CEEAC. ---Le coup de force du Séléka "a aggravé" la situation humanitaire dans le pays Aprés le coup de force mené par les rebelles du Séléka en Centrafrique, la situation humanitaire dans ce pays est des plus critiques. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), "la crise en République centrafricaine, avec notamment laprise de pouvoir par la coalition Séléka le 24 mars, a aggravé une situation humanitaire déjà difficile". L'agence onusienne affirmé que "les conséquences humanitaires de cette crise récente sont particulièrement inquiétantes dans le nord et le centre du pays" où "plus de 80.000 personnes risquent de se retrouver en situation de pénurie alimentaire pendant la prochaine saison creuse". L'insécurité régnante dans le pays entrave, selon l'OCHA, les efforts humanitaires et l'acheminement de l'assistance et notamment de l'aide médicale".