Le nombre d'attaques contre les musulmans en Grande-Bretagne enregistré depuis l'attentat de Woolwich a été multiplié par dix, a indiqué la BBC. Au total, 140 actes islamophobes ont été commis par des éléments de la Ligue de Défense anglaise (ultras) durant les deux jours qui ont suivi l'assassinat de Woolwich, soit dix fois le niveau habituel. Il s'agit de neuf attaques contre des mosquées, d'agressions, d'insultes racistes et de graffitis antimusulmans. Un cocktail Molotov a été jeté dans une mosquée à Milton Keynes au cours de la prière du vendredi, alors que des attaques ont également été signalées à Gillingham, Braintree, Bolton et Cambridge. Par ailleurs, plusieurs arrestations ont été effectuées par la police lors d'une marche des ultras organisée a Newcastle (Nord) pour protester contre l'ouverture d'une école islamique. Le leader du British national party (BNP) a également appelé à "une démonstration" de force par ses militants à Woolwich samedi prochain sous le slogan "Unis contre le terrorisme musulman". Les musulmans vivent dans la peur et traversent une période difficile. Les dirigeants de la communauté musulmane ont accusé l'extrême-droite d'essayer de capitaliser sur l'assassinat "barbare" du militaire Lee Rigby pour alimenter la haine raciale. Dans une lettre ouverte, les imams de près de 100 mosquées ont déclaré partager le sentiment d'horreur ressenti par le reste de la société britannique, à l'égard du crime commis "au nom de notre religion". Affirmant que l'Islam est une religion de paix qui condamne la violence sous toutes ses formes, ils ont exhorté les Britanniques à "ne pas se laisser influencer par des extrémistes insensées". Un homme a été abattu à la machette mercredi à Woolwich dans la banlieue sud de Londres par deux assaillants qui ont déclaré "faire la guerre au nom de l'Islam pour venger les morts en Irak".