Bonne gouvernance, accès et échange d'informations sur les projets engagés, transparence et responsabilité sont les nouveaux défis que s'est tracés la Banque africaine de développement (BAD) à travers la politique de diffusion et d'accès à l'information (DAI). Pour la vice-présidente de la BAD, Cecilia Akintomide, "il s'agit d'enjeux importants pour (la BAD) à travers l'application de la DAI'', déjà adoptée comme méthode de travail en 2012 par le Conseil d'administration du groupe. ''Concrètement, cette politique réaffirme l'engagement de la banque vis à vis des principes de bonne gouvernance et de responsabilité dans la diffusion et l'échange d'informations sur ses différents opérations en Afrique", a souligné la responsable de la BAD lors d'un atelier tenu à Marrakech. Cet atelier régional sur la DAI, organisé avant le début des assemblées annuelles de la BAD auxquelles prend part, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a rassemblé les principaux acteurs de cette ''ouverture'' de la banque envers les médias, les partenaires, opérateurs, milieux financiers et autres investisseurs. Cette avancée de la BAD dans la bonne gouvernance des nombreux projets qu'elle gère et finance au profit du développement des pays africains membres, signifie qu'elle va rendre publiques toutes les informations en sa possession, à quelques exceptions près. Pour les opérateurs et les investisseurs, et, surtout les partenaires du groupe, la DAI signifie ainsi une meilleure accessibilité aux politiques et stratégies de la banque, ainsi qu'aux grandes décisions concernant la conduite de projets de développement que finance la BAD. Les TIC imposent de nouvelles exigences à la BAD C'est une avancée notable de la Banque africaine dans la gestion des projets et de leur conduite depuis le début des opérations, relèvent des participants à cet atelier, qui a regroupé des acteurs et des décideurs de la vie sociale, économique et politique en Afrique. En fait, la BAD s'est vu imposer de nouvelles exigences, de nouveaux besoins avec l'explosion des technologies de l'information et de la communication (TIC). L'introduction rapide et soudaine autant de la téléphonie mobile que de l'Internet à haut débit, et particulièrement la 3G dans plusieurs pays d'Afrique, a imposé à la BAD une nouvelle vision quant à la gestion de projets infrastructurels, estime un délégué de l'Ouganda. Une exigence ''d'autant plus impérieuse qu'"elle facilite les choses pour la BAD et ses partenaires'' dans le montage financier et le suivi des projets, estime de son côté un représentant d'une ONG camerounaise. ''L'Internet et la téléphonie mobile permettent de transmettre l'information sur un projet infrastructurel et le rôle de la banque jusqu'aux communautés villageoises les plus reculées, en montagne ou en brousse'', souligne t-il. Bien avant le début des assemblées annuelles du groupe de la BAD et du Fonds africain du développement (FAD), le débat est centré à Marrakech sur deux grandes questions : ''que peut faire la banque pour accélérer le développement de l'Afrique'', et, surtout, ''quelle visibilité se donne la BAD sur la gestion et le suivi des différents projets qu'elle finance ?''.