Les plénipotentiaires des pays donateurs du Fonds africain de développement (FAD), accompagnés de représentants ministériels des pays bénéficiaires, se sont réunis à Tunis les 7 et 8 septembre 2010, pour discuter de la douzième reconstitution des ressources du Fonds africain de développement (FAD-12), le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement. Les donateurs sont convenus d'un niveau de reconstitution d'au moins 9,350 milliards de dollars us pour le FAD, au titre des trois prochaines années (2011-2013). Ils ont également décidé de laisser aux donateurs la possibilité d'augmenter leurs contributions, jusqu'à début octobre 2010. Ce montant a été décidé à l'occasion de la douzième reconstitution des ressources du FAD, qui dépend du Groupe de la banque africaine et finance des programmes de développement en Afrique. Il devrait servir à financer les investissements du Fonds pour "le secteur public dans les pays à faible revenu en accordant la priorité aux infrastructures, à la gouvernance, à l'intégration régionale et au soutien aux Etats fragiles", selon le communiqué. "Cette reconstitution représente un regain de confiance dans le FAD et les 9,3 mds USD démontrent de manière éloquente le soutien à l'Afrique et au Fonds, alors que nombreux pays donateurs connaissent une situation budgétaire difficile", a lancé le président de la BAD, Donald Kaberuka. La BAD se donne pour vocation de contribuer au recul de la pauvreté en Afrique et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Les précédentes réunions pour la reconstitution du FAD 12 se sont tenues successivement à Helsinki (Finlande), à Cap Town (Afrique du Sud), et à Abidjan (Côte d'Ivoire). La dernière reconstitution du Fonds pour la période 2008-2010 remonte à 2007. Elle a permis de mobiliser l'équivalent de 8,9 milliards de dollars américain, un record d'augmentation de 52% jamais égalé dans l'histoire de la reconstitution des ressources du Fonds. Les projets et programmes conclus en 2008/2009 dans le cadre du FAD 11 ont permis de financer la construction, la réhabilitation et l'installation de plus de 18.500 kms de routes et pistes facilitant le déplacement de plus de 40 million de personnes, 5.800 km de lignes électriques, 685 sous-stations et 200 MW de capacité pour fournir l'électricité à plus de 16 millions de personnes. 500 km de lignes d'adduction d'eau potable, plus de 16500 latrines, 12500 salles de classe pour près de 12 millions d'élèves et étudiants et 468 centres de santé fournissant l'accès aux soins de santé à plus de 13 millions de personnes ont été également construits avec les ressources du FAD 11. Rappelons qu'au cours du FAD 11, la Banque a initié de nombreuses réformes visant à renforcer sa capacité et son efficacité opérationnelles ainsi que le dialogue avec ses clients, la communication et la diffusion de l'information, la gouvernance institutionnelle et la protection de l'environnement. Le FAD 12 permettra à la Banque de répondre de façon plus pointue et mesurable à la demande des pays africains, surtout les plus démunis et particulièrement les états fragiles. La réponse sera articulée autour de la stratégie à moyen terme et permettra de mettre un accent particulier sur des secteurs aussi stratégiques que les infrastructures (électrification, transport et eau, avec un accent particulier sur la croissance verte), la bonne gouvernance et l'intégration régionale. Le FAD est le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine. Il a été créé en 1972. Aujourd'hui, le FAD permet au Groupe de la BAD de renforcer sa position d'institution de référence en matière de financement du développement en Afrique. Le FAD oeuvre à la promotion du développement économique et social dans 40 pays africains à faible revenu (abritant 77 % de la population du continent), en octroyant au secteur public des prêts et dons à des conditions bonifiées. À ce jour, le FAD a financé au total 2 293 opérations, à hauteur de 23,5 milliards d'UC (soit 36,2 milliards d'USD). Le Fonds est le principal donateur pour l'intégration régionale et les biens publics régionaux en Afrique. Le processus de la reconstitution du FAD-12 intervient à un moment critique pour le continent africain. Quelques années seulement avant l'échéance de 2015 fixée pour atteindre les objectifs de développement pour le millénaire (ODM), l'Afrique apparaît comme le continent qui affiche les plus grands déficits de financement du développement. La crise économique et financière mondiale de 2008-2009 a posé d'autres défis aux pays FAD, notamment les États fragiles, et compromis les progrès enregistrés par l'Afrique au cours des dernières années. Les besoins sont énormes pour rétablir la croissance économique aux niveaux d'avant la crise, pallier le manque d'infrastructures, poursuivre l'intégration régionale, investir dans l'adaptation au changement climatique et l'atténuation du risque climatique, et atteindre les ODM. Dans le contexte du FAD-11, le Fonds a répondu promptement aux besoins de ses clients et atteint des niveaux d'engagement sans précédent, en particulier dans les domaines stratégiques prioritaires de base comme l'infrastructure, la gouvernance, l'appui aux États fragiles et l'intégration régionale. Les engagements, comme les décaissements, ont doublé comparativement au FAD-10, ce qui démontre la capacité et la flexibilité du FAD ainsi que son engagement en faveur du développement de l'Afrique. Au titre du FAD-12, le Fonds s'est engagé à poursuivre sur la voie du succès, tout en continuant à renforcer sa capacité d'action et à mieux rendre compte de l'impact et l'efficacité de ses interventions sur le développement dans les pays clients du FAD. À cette fin, le Fonds a adopté un cadre global pour mesurer et rendre compte des résultats de développement sur le terrain.