Avec la signature du traité de la Tafna, la France coloniale a reconnu l'Etat algérien, a affirmé, jeudi à Ain Temouchent, le président de l'association culturelle "La Tafna". La signature, le 30 mai 1837, par le général Bugeaud, du côté français, de ce traité "constitue une reconnaissance explicite de l'Etat Algérien, représenté alors par l'Emir Abdelkader qui a, également, paraphé ce document, a rappelé M.Younes Tayeb en marge de l'exposition sur la résistance populaire algérienne (1830-1911), organisée au complexe culturel du chef-lieu de wilaya à l'occasion de la célébration du 176ème anniversaire de la signature de ce traité. Composé de 15 articles, ce traité, signé au niveau de l'actuelle commune Emir Abdelkader (30 km d'Ain Temouchent), reconnaît clairement, dans son article trois, l'administration par l'Emir Abdelkader de la province d'Oran, de celle du Titteri et une partie de la province d'Alger, notamment, a-t-il ajouté. L'article 15 appuie cette reconnaissance puisque "la France maintiendra des agents auprès de l'Emir Abdlekader, et dans les villes sous sa juridiction, pour servir d'intermédiaires", a-t-il encore évoqué. La stèle érigée à l'endroit où fut signé le traité comporte les 15 articles du Traité répartis sur deux plaques et rédigés en langue dialectale, a-t-il fait remarquer soulignant que ce document a conféré à l'Algérie une "reconnaissance internationale". Cet endroit a été traité artistiquement, au début de l'année 2010, par la réalisation d'un portrait géant de l'Emir Abdelkader au bas de la stèle, ainsi qu'une statue le représentant sur un cheval. S'agissant des conditions entourant la signature de ce document, un spécialiste en histoire a rappelé, qu'entre 1830 et 1843, la France coloniale a perdu, en Algérie, des dizaines de milliers de soldats dont sept généraux à Médéa. Ce traité paraphé au terme d'une lutte armée a su imposer, grâce à la personnalité de l'Emir, fin stratège militaire, une reconnaissance de son autorité sur les deux tiers de l'Algérie. Les faits d'armes et la diplomatie de l'Emir sont étudiés de nos jours en Occident, a-t-on signalé, soulignant que "les exploits de guerre de ce grand homme n'avaient d'égal que sa grande sagesse et son engagement pour son peuple et sa religion".