La famille, une foule d'amis et camarades de combat, se sont inclinés lundi à la coupole du cimetière parisien Père-Lachaise à la mémoire du défunt Henri Alleg, rendant un hommage chargé d'émotion à celui qui fut de tous les combats anticolonialistes, celui dont le livre-choc "La Question" a levé le voile sur la pratique de la torture par l'armée française en Algérie durant la guerre de libération nationale. Connu sous le nom d'Henri Alleg, qu'il avait pris lors de son passage dans la clandestinité, après l'interdiction par les autorités coloniales du journal Alger Républicain dont il était le directeur, Harry Salem est mort le 17 juillet à Paris trois jours avant son quatre-vingt douzième anniversaire. Dans son livre "La Question" qui reste un document majeur sur la pratique de la torture autorisée en haut lieu en Algérie, durant la guerre, il avait témoigné sur les sévices qu'il avait subis, en 1957, entre les mains des parachutistes de l'armée française. "Nous tenons à remercier mon frère Jean et moi-même, toutes les personnes qui, d'Algérie et de France et de bien d'autres pays, nous ont envoyés des messages de soutien pour nous dire l'estime et l'admiration qu'ils avaient pour notre père", a indiqué André Salem, fils du défunt devant la foule nombreuse venue exprimer son soutien à la famille du disparu. Dans un message adressé à la famille de Alleg, lu lors de la cérémonie d'hommage, par Jean Salem, le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika, a affirmé que "Henri Alleg laissera le souvenir d'un homme de conviction, épris des idéaux de paix, de justice sociale, de progrès, de liberté et d'émancipation des peuples et de dignité humaine".