La Ligue arabe a souligné mardi l'importance de saisir le climat de détente né de l'accord entre Moscou et Washington sur les armes chimiques syriennes pour agir lors de l'Assemblée générale des Nations unies en faveur de la tenue de la conférence de Genève2. L'accord-cadre conclu récemment entre la Russie et les Etats Unis sur l'élimination des armes chimiques en Syrie "a ouvert pour la première fois, une porte pour une nouvelle étape qui sera consacrée au règlement de la crise syrienne par voie pacifique", a déclaré à l'APS le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Benhelli. Il a précisé à ce propos, que "la détente qui se dessine doit, par conséquent, être élargie car, à l'avenir, il ne suffit pas de se concentrer sur la question des armes chimiques en omettant les autres aspects de la crise qui revêtent, eux aussi, une extrême importance". "Il est important d'exploiter ce climat consensuel entre la Russie et les Etats Unis pour recouvrer un degré d'entente entre les membres permanents du Conseil de sécurité et aller vers la tenue de la conférence de Genève2, considérée comme le cadre idoine pour le règlement de la crise", a-t-il souligné avant de rappeler que "cela requiert une action d'envergure au niveau des Nations unies". M. Benhelli a estimé en outre, nécessaire de "créer un climat favorable" afin de garantir le succès de la conférence de Genève2 à travers "un accord sur la cessation effective des violences en vue de permettre tant au gouvernement qu'à l'opposition de se préparer pour la rencontre et de donner l'occasion de faire entrer denrées et médicaments au profit des citoyens syriens". Il a indiqué qu'il était important également de fixer rapidement la date de cette conférence "pour empêcher les Etats Unis, la Russie et autres parties internationales de focaliser sur la question des armes chimiques au détriment du règlement de la crise". M. Benhelli a ajouté que la Ligue arabe encourage à tirer profit de l'accord russo-américain "qui a créé une dynamique et offert à la communauté internationale et aux Syriens la possibilité de bénéficier de cet accord avant de se rendre à la conférence de Genève". "Le problème syrien sera posé dans toutes les rencontres onusiennes qui se tiendront en marge de l'Assemblée générale de l'ONU", a ajouté M. Benhelli, qui s'attend à une évolution lors du débat sur la crise syrienne au sein du Conseil de sécurité, souhaitant "que le débat se déroule dans le sens d'un encouragement en faveur de la tenue de cette conférence". Les ministres arabes des affaires étrangères tiendront une réunion de coordination le 23 septembre courant en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU où il sera question des derniers développements en Syrie après l'examen de la question palestinienne. M. Benhelli a estimé que "cette question sera d'une extrême importance dans la mesure où l'accord qui se dégagera des débats aidera à passer à la phase politique pour le règlement de la crise". S'agissant de la position de la Ligue arabe quant à l'annonce faite par l'opposition syrienne de désigner un Chef de gouvernement, M. Benhelli a déclaré que "l'opposition syrienne n'avait par encore créé de gouvernement, mais avait seulement proposé un Chef de Gouvernement", soulignant que "la Ligue arabe avait traité avec l'opposition syrienne en tant qu'opposition, le siège de la Syrie étant toujours vacant". Il a fait remarquer que conformément aux décisions de la Ligue arabe, la coalition nationale syrienne demeure toujours le représentant légitime des aspirations du peuple syrien et reconnu par la Ligue", indiquant que des contacts se poursuivent avec toutes les composantes de l'opposition, mais que les canaux entre la Ligue et le Gouvernement syrien restent coupés, les contacts s'effectuant jusqu'à présent soit à travers le représentant conjoint Lakhdar Brahimi, soit avec certaines autres parties. "L'essentiel aujourd'hui pour la Ligue arabe est d'inciter les représentants de l'opposition à s'entendre sur une délégation commune, qu'il s'agisse de l'opposition armée ou politique de manière à ce qu'elle soit prête pour la conférence Genève2". A la question de savoir s'il y a des rencontres qui se dessinent à l'horizon entre Lakhdar Brahimi et le Gouvernement syrien, M. Benhelli a souligné que le représentant de l'ONU et de la Ligue arabe aura des contacts continus à l'ONU, de même que le secrétaire général de la Ligue arabe qui s'est rendu ce mardi à Londres pour une visite en Grande Bretagne où il doit rencontrer le ministre des affaires étrangères de ce pays, avant de se rendre à New York. L'opposition syrienne sera présente en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU, a conclu M. Benhelli.