Le Représentant spécial conjoint ONU-Ligue arabe sur la crise syrienne, Lakhdar Brahimi, a poursuivi vendredi ses efforts pour arriver à une solution diplomatique à la crise en Syrie en organisant, à Genève, une réunion entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Serguei Lavrov, qu'il a qualifiée d'''extrêmement importante''. MM. Lavrov et Kerry sont en réunion à Genève depuis jeudi pour discuter non seulement de la proposition russe de mettre les armes chimiques de la Syrie sous contrôle international mais aussi de la préparation de la conférence internationale de paix sur la Syrie appelée ''Genève II'' destinée à trouver une solution politique négociée entre le gouvernement syrien et la rébellion. ''Le travail que vous faites ici est extrêmement important en soi mais aussi pour tous ceux qui travaillent avec vous pour préparer la conférence de Genève'', a déclaré M. Brahimi lors d'une conférence de presse tenue conjointement, au siège de l'ONU à Genève, avec MM. Kerry et Lavrov. Kerry remercie le diplomate algérien pour préparer Genève II M. Brahimi travaille sans relâche pour préparer la conférence Genève II, y compris lors du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg la semaine dernière. L'objectif de la seconde conférence de Genève est de parvenir à une solution politique au conflit par un accord global entre le gouvernement syrien et l'opposition sur la mise en œuvre intégrale de la déclaration de Genève, adoptée lors de la première réunion internationale le 30 Juin 2012. Pour sa part, M. Kerry a remercié les Nations Unies et M. Brahimi pour son travail de préparation de Genève II et il a qualifié les discussions de ''productives et opportunes'', alors qu'il a discuté avec M. Lavrov de la récente initiative de la Russie à prendre le contrôle, d'enlever et détruire les armes chimiques en Syrie. ''Le président Obama est favorable à une solution négociée et nous savons que la Russie l'est également. Nous travaillons pour trouver un terrain d'entente pour permettre cela'', a déclaré M. Kerry, en annonçant qu'il prévoit une nouvelle réunion avec M. Lavrov à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies à la fin septembre. Appel à une résolution rapide de la crise syrienne De son côté, M. Lavrov a affirmé qu'avec l'adhésion de la Syrie à la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'emploi des armes chimiques et sur leur destruction, ''nous devons engager nos équipes et l'ONU pour indiquer la voie vers une résolution rapide''. ''Nous sommes très heureux que M. Brahimi nous ait invités à discuter ensemble un objectif à long terme pour la Syrie, à savoir la préparation de la conférence de Genève II. Dès le début du conflit syrien, la Russie et le président russe ont promu un règlement pacifique'', a rappelé M. Lavrov. Il a aussi souligné que la Russie avait pris l'initiative d'organiser la conférence de juin 2012 qui a abouti à la déclaration de Genève, qui a été signée, a-t-il ajouté, ''par presque tous les principaux acteurs, y compris les Nations Unies, les pays de la région et les membres permanents du Conseil de sécurité''. ''Il est très regrettable que pendant longtemps, le communiqué a été pratiquement laissé à l'abandon et que nous n'avons pas été en mesure d'obtenir l'approbation du Conseil de sécurité pour un document très important dans son état original'', a-t-il poursuivi, en invitant M. Kerry à travailler avec la Russie pour sa mise en œuvre, y compris par la tenue d'une nouvelle conférence de Genève. Dans un rapport qui sera examiné lundi prochain par le Conseil des droits de l'homme, la Commission d'enquête internationale sur la Syrie note que les incidents de meurtres, de viols, de torture, d'attaques contre des civils et de prises d'otages se multiplient en Syrie, du côté des forces gouvernementales et des groupes armés d'opposition. ''Les auteurs de ces violations et de ces crimes agissent en défiant le droit international. Ils ne craignent pas d'être tenus responsables'', affirme la Commission d'enquête sur la Syrie.