Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a prévenu lundi que les restrictions imposées par l'Egypte à la frontière avec la bande de Ghaza aggravent une situation humanitaire déjà précaire pour les 1,7 million d'habitants, de par les pénuries de carburant et l'accès limité aux services de santé disponibles en Egypte. Le point de passage de Rafah est le principal accès au monde extérieur pour les Palestiniens de Ghaza qui vivent sous blocus israélien depuis 2007, rappelle dans un rapport le Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le territoire palestinien occupé. Les restrictions imposées par l'Egypte sont, d'après le régime en place dans ce pays, destinées à lutter contre les activités illégales et l'insécurité dans le Sinaï. Ces restrictions limitent considérablement la circulation des personnes par le passage de Rafah, avec pour objectif la destruction des tunnels transfrontaliers par lesquels transitent des biens en direction de Ghaza. De leur côté, les autorités israéliennes ont uniquement autorisé un assouplissement très limité des restrictions draconiennes imposées aux points de passage vers Israël. "La situation humanitaire déjà fragile dans la bande de Ghaza a donc empiré", affirme le rapport. Le point de passage de Rafah est actuellement ouvert six jours par semaine et quatre heures par jour. Il y a encore peu de temps, il était ouvert sept jours sur sept et neuf heures par jour. Seuls les voyageurs autorisés peuvent aujourd'hui franchir la frontière, dont les personnes titulaires d'un visa et les patients en possession des autorisations souhaitées pour se faire soigner à l'étranger. Par conséquent, ‘‘la grande majorité des habitants de Ghaza, qui ne répond pas à ces critères, ne sont pas autorisés à passer la frontière'', note le rapport. Moins de 400 personnes par jour en moyenne ont effectué la traversée dans l'une ou l'autre direction depuis juillet 2013, soit à peine 29% du nombre de traversées pour le premier semestre 2013. Le rapport indique également que la plupart des tunnels, qui constituent la principale voie d'accès pour les matériaux de construction et du carburant, ont été fermés. Selon les estimations, seuls 10 tunnels étaient ouverts samedi dernier contre plus de 300 au mois de juin. La centrale électrique de Ghaza a été contrainte de réduire sa production de kilowatts et risque de devoir s'arrêter complètement si l'approvisionnement adéquat en carburant n'est pas assuré dans les meilleurs délais. Les pénuries de carburant et les pannes d'électricité ont, relève l'OCHA, un impact considérable sur la fourniture de services essentiels. L'insuffisance de matériaux de construction rend impossible l'entretien et la réhabilitation des infrastructures de base, et les restrictions aux déplacements de personnes compliquent l'accès à des services de santé spécialisés qui ne sont pas offerts à Ghaza.