Une haute responsable de l'ONU a proposé jeudi l'instauration de quotas réservant aux femmes 30% des sièges dans les parlements, rappelant que l'autonomisation des femmes ne saurait être acquise sans leur pleine participation à la vie politique de leur pays. Lors d'une réunion de haut niveau sur l'émancipation économique des femmes au service de la consolidation de la paix, qui a eu lieu dans le cadre de l'Assemblée générale, la Sous-Secrétaire générale de l'ONU chargée de l'appui à la consolidation de la paix, Judy Cheng-Hopkins, a déclaré que ''les femmes ont un rôle concret et primordial à jouer dans l'édification des institutions politiques et la planification du redressement économique, qui justifie l'instauration temporaire de quotas leur réservant 30% des sièges au sein des parlements''. Présente également lors des débats, la Directrice exécutive d'ONU-Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a rappelé que la première priorité des femmes dans les situations d'après-conflits était la sécurité et la recherche des moyens permettant d'assurer la survie quotidienne. Elle a alors lancé un appel à lever les entraves à l'émancipation des femmes, et a plaidé vigoureusement pour leur participation active aux décisions qui sont prises lors du processus de redressement économique. ''La participation politique des femmes permet de faire baisser la corruption et accroit la transparence'', a-t-elle affirmé, soulignant qu'elles étaient le meilleur atout pour garantir le succès des efforts de consolidation de la paix. Le travail de l'ONU à l'appui des femmes dans les pays sortant de conflits découle de la résolution 1325 du Conseil de sécurité. Adoptée en 2000, ce texte appelle à mettre en œuvre des mesures pour mettre fin au traitement inhumain des femmes et des filles pendant les conflits, au déni de leurs droits et à leur exclusion des processus de prise décision.